#5073

Et les jours continuent leur marche précipitée, head over heels, d’une urgence à l’autre. Des lectures ou relectures pour les Moutons électriques, le début d’un synopsis de roman avec un ami (de quoi tisser douze chapitres déjà, on a un peu de grain à moudre), et un premier voyage qui se profile dans ma nouvelle catégorie d’âge, carte vermeil me voici.

#5072

Réveil lent dans la fraîcheur dominicale, assis sous un laurier près de la mare. La rosée me mouille les pieds. Des corbeaux protestent et papotent en claquant du bec. Vu trois chevreuils dans l’ombre des chênes. Hier soir, sorti faire quelques pas dans la nuit, j’ai dérangé des bestioles dont j’entendis avec amusement la carapate précipitée. Le chant des oiseaux tresse des dentelles sonores comme d’invisibles guirlandes dans les arbres.

#5070

Champignac dans les ombres longues du matin. La rosée perle encore les prairies étincelantes, l’herbe hésite entre le bleuté et le franc émeraude, des touffes de menthe verte percent çà et là près de la mare toujours vide, beaucoup moins courantes que leur cousine blanche qui s’étale en massifs fleuris. Les chênes commencent à roussir. Champignac est un territoire diffus et immobile, un fragile moment de temps entre les haies d’arbustes et les hanches des grands arbres.

#5069

Levé avant l’aube afin d’arriver à Champignac pour l’heure du petit-déjeuner. Le ciel passe du bleu profond à un azur sale et incertain puis à un blanc ombreux qui vernis la ville de grisaille. L’éclairage urbain s’éteint soudain. Le tram approche, cyclope au front buté. Les nuages fuient en rangs serrés puis, enfin, se dégage la vaste coupole d’un bleu doré qui annonce de nouvelles chaleurs.