#5068

Une jolie formule de Jean Ray, la « houle verte » d’un jardin, citée par Serge Lehman dans sa robuste préface aux Derniers contes de Canterbury dans la nouvelle édition réalisée par l’Arbre vengeur. Un vraiment beau livre, hardcover et bichrome, de quoi célébrer enfin comme il se doit ce grand écrivain : il y a tant de grands livres de langue française qui jamais n’ont obtenu une édition digne, faute d’une culture de la belle reliure en France. Bref, je viens donc de me délecter de cette préface pour me (re) poser un instant, me trouvant encore dans l’état d’épuisement post salon Hypermondes. J’en ai même la vision trouble, ce qui n’est guère commode lorsque l’on bosse sur ordinateur.

#5066

En ce vendémiaire chaud et humide comme le fantôme d’un climat tropical, et en attendant la précipitation des jours d’Hypermondes à venir, je flâne et baguenaude un peu entre deux réunions. Fut hélas tristement déçu ce matin par une expo Chaland sottement noyée de pénombre épaisse, qui ne me permit guère de distinguer les belles pièces cachées dans l’ombre. Mes vieux quinquets exigent plus de lumens que cela.

#5065

L’orage grommelle, la pluie grésille, le vent bouscule, les nuages défilent. Dans le salon sentant l’encaustique, j’écoute le dehors s’agiter, me tiens parfois à l’une des portes afin de humer l’averse. Ennui de la campagne sous le gros temps et pulsation de l’arthrose dans mon épaule droite : un dimanche à sentir son âge.

#5064

Comme un premier jour d’automne sur Champignac, avec ce voile bleuté d’une moiteur translucide qui gomme légèrement les prairies. Si les feuillages portent tous des gouttelettes, et que le tapis roux des feuilles mortes colle aux semelles, la mare demeure toujours vide. Au sol rougissent de petites pommes de pin. L’air fleure bon le périchor et la menthe.