#2983

Après une année a régulièrement lire des Mario Ropp, autrice oubliée de romans noirs très « vintage » au Fleuve Noir « spécial police » (petit vice que je partage avec Michel Pagel, qui m’a fait découvrir cette Sagan du polar), je suis actuellement dans un marathon de Josephine Bell, autrice certainement à peine moins oubliée, britannique, de polars entre les années 40 et 70. J’apprécie beaucoup la structure assez éclatée, souvent polyphonique de ses romans — et je songes tranquillement à construire ainsi mon prochain Bodichiev. Quoique rien ne presse : d’ici là, je dois encore avancer dans le court roman que je co-écrit avec mon camarade Basile Cendre, et j’ai une nouvelle sur le feu.

#2982

La fin de traîne de la tempête me priva ce matin de ma coutumière promenade urbaine du samedi, cette si précieuse respiration avec un camarade, et je sortis donc à peine, le temps juste de me rendre à la librairie voisine acheter le nouveau petit Julien Gracq, avant que vents et pluies ne sévissent de nouveau. Et hélas le couvre-feu me coupe des balades faites à la brune. Lisant ce soir le premier Visa Transit de Nicolas de Crécy, je me remémore mes impressions d’une unique nuit sous la tente, que je fis au septembre du quinzième anniversaire des Moutons électriques, cette attentive et frileuse exposition au monde – l’inverse de ce qui nous est encore permis maintenant, en cette époque d’injonctions carcérales.

#2969

A long time ago, genre il y a 7 ou 8 ans juste avant de quitter Lyon, j’avais compté les romans alignés dans ma bibliothèque et étais parvenu aux alentours de 5000 volumes, et ma foi ayant recompté hier soir, cette quantité s’avère stable, du fait de mes « purges » régulières et en dépit des achats, hum, fréquents ; ça va. Oui je sais : petit joueur. En revanche, il ne s’agit là que des romans, je n’ai compté ni les essais, biographies et beaux livres (pas en quantité considérable), ni tout l’enfantina (quoique je n’en achète plus guère depuis que la crise sanitaire me barre le chemin de la brocante dominicale) ni, surtout, les BD : c’est dans ce domaine que l’acumoncellement devient grave au point que toutes les bibliothèques adéquates sont remplies — et ce, alors que j’ai « purgé » il y a peu, et envahi d’autres espaces. Damned and gosh.

#2966

Enfant d’une certaine modernité, celle forgée dans les années Pompidou, et d’une ville nouvelle, Cergy-Pontoise, où j’ai grandi, j’ai toujours été et je demeure fasciné par certains artefacts d’un « avenir radieux qui n’avait jamais été », comme l’écrit Philippe Vasset. C’est pourquoi dans mon nouveau roman, Menace sur l’Empire (comment, vous ne l’avez pas encore commandé ?), je mets en scène notamment une arcologie et un aérotrain. Un ouvrage de Vasset que je vient de lire, Une vie en l’air,  évoque ce dernier, et comme l’auteur je suis fasciné de longue date par le rail de béton qui traverse encore la Beauce, « parapet d’un projet oublié ». L’aérotrain aurait du venir à Cergy, justement : las, ce rêve technologique fut abandonné. Vasset en parle superbement et… rêveusement, en habitué des propos psychogéographiques. Dans une nouvelle finie hier, que je vais soumettre à une anthologie, j’évoque également les ailes volantes, autre objet hautement rétro-futuriste.