Je lis ces jours-ci un polar qui date de 1968 (par Lilian Jackson Braun), se déroulant dans les milieux de l’antiquité-brocante. Et il est amusant de voir qu’est-ce qui pouvait plaire alors comme antiquailles, et d’avoir le recul constant de devoir se dire que l’on est à l’orée des seventies, donc que leur mobilier neuf est de nos jours devenu objet « vintage » — j’ai aimé par exemple la mention de la porte en bois d’un réfrigérateur. Quant à la tenue de paon de la belle héroïne ou les compliments qu’attire la moustache du héros, eh bien, seventies again.
Archives de catégorie : Lectures
#2698
J’avais plus ou moins pris l’habitude de faire de façon régulière une photo des bouquins que j’avais lu dernièrement, mais j’en ai eu la flemme cet été — alors je dirai simplement que j’ai lu deux Annie Duperey, l’un sur ses chats, l’autre sur sa basse-cour, et quel talent elle a pour parler avec une telle intelligence de choses simples. Une petite pile de Jacques Réda en prose, lus ou relus, ses évocations urbaines, pour moi un sommet de poésie, de style et de regard. Un Michel Suffran, toujours magistral de style et de mystère (L’Aubier). Relu une fois encore la Rue des boutiques obscures de Modiano et lu un autre, Les Boulevards de ceinture. Eh bien oui, beaucoup de « blanche » pour ces lectures estivales. Le captivant et étrange recueil de Christian Rosset chez Hippocampe. Un roman japonais sur un chat et son maître. Un « nature writing » anglais sur les corbeaux (par Mark Cocker), lumineux et touchant. Voyons voir, quoi d’autre? Deux anthos dans l’univers d’Hellboy. Un Doctor Who par Mark Morris. Des tas de nouvelles de mon regretté ami Roland C. Wagner. Niveau « pro », les beaux prochains romans de Brice Tarvel (oh, deux jeunesses du monsieur, aussi) et de Nicolas Texier. Et un gros paquet de romans pour la jeunesse, actuels, en anglais : pas du « young adult » mais une superbe recrudescence du roman ado, soit polar soit magique soit steampunk – eh oui, les engrenages et la vapeur entrent beaucoup en jeunesse. Voilà. J’en oublie.
#2676
Poursuite de mes lectures urbano-poétiques, avec ce recueil de souvenirs conseillé par mon archevêque de parrain. Mon propre Bordeaux appartient à deux époques : le milieu des années 80, où j’y fus étudiant, le Bordeaux de suie, et maintenant, pour y vivre, le Bordeaux blond — avec en quelque sorte une troisième époque qui se dessine actuellement, du fait des grandes constructions de Bacalan et d’Euratlantique, qui vont bientôt s’approcher de moi avec le nouveau pont de la Palombe et les bâtiments neufs annoncés dans la rue de la gare à la place de la rangée de gros marronniers, hélas. Ce livre-ci est intéressant en ce qu’il compare ma première époque (ce livre date de 1985) avec une autre, celle des années 50 de l’auteur, le tout dans le même style mauriacien que Suffran. Il qualifie même les chauffeurs de tramway de « wattman », terme oublié que l’on ne trouve plus que dans les vieux romans. C’est désuet, charmant, très emprunt comme il dirait, un peu moisi.
#2675
Dernières lectures et celles en cours. C’est qu’écrivant moi-même cet été (j’ai « eu » la nuit dernière la fin de mon petit roman, tellement logique) cela semble inhiber mon envie de fiction, je picore, commence, repose, ou alors le soir je lis des romans pour la jeunesse. Sinon, me va bien actuellement poésie et psychogéographie – Réda connait-il seulement ce terme, lui qui en est le maître français ? Qu’importe, donc, des récits de promenades, et de souvenirs.
#2680
Entre autres lectures du moment, j’avance avec un total délice dans Le Mystère du Léopard de Renée Dunan, roman policier de 1931 rendu disponible au sein du volumineux tirage limité ovin Le Roman de la fin des hommes (merci monsieur Mundzik). C’est du concentré de gentleman-cambrioleur, formidable, comme un improbable mais superbe pont entre Maurice Leblanc et Patrick Modiano.