#2391

Semi-vacances : plus trop de choses à faire, je me relaxe donc. En lisant, lisant, lisant. Surtout. Et la lecture ça fait aussi partie de mon boulot, après tout, mais je peux vous dire que je n’y rechigne pas : les derniers manuscrits de nos auteurs sont ouahou-ouahou. Genre le petit recueil de nouvelles de Chloé Chevalier, formidable de maitrise. Le premier tome de la trilogie de fantasy urbaine de Mathieu Rivero, magnifiquement solaire. Le roman de Christine Luce, trouble et enivrant comme une absinthe. Celui de Robert Darvel, fou et captivant. Ça c’est de la lecture « pro » qui rime avec intense bonheur.

#2379

Dernières lectures… Peu de romans et beaucoup de « nature writing », dont le calme contemplatif est un baume contre le profond disquiet que m’inspire actuellement la situation du pays… J’ai d’ailleurs constaté avec intérêt que si une partie de ces ouvrages de réflexion / observation sur la nature sont l’œuvre de naturalistes, un certain nombre l’est également de poètes. Bref, j’ai donc lu Common Ground de Rob Cowen (la vie intime d’un triangle de terrains, que je me suis d‘ailleurs amusé à « aller voir » sur Google Earth) ; Strands de Jean Sprackland (un an d’observation d’une plage) ; To the River de Olivia Laing (promenade tout le long de la Ouse, la rivière où se noya Virginia Woolf) ; et relu le séminal Waterlog de Roger Deakin. Du côté des romans, seulement le beau et touchant Clay de Melissa Harrison (mais je triche car il s’agit encore de « nature writing », sous forme romanesque) ; et suis à mi parcours d’un superbe roman français de fantasy, Port d’âmes de Lionel Davoust.

#2378

 Bô ! J’ai fais un tour ce soir à l’expo des 25 ans des éditions Cornélius. Et que de belles choses sur les murs : 2 originaux de Gus Bofa, 2 de Dupuy-Berbérian, 1 de David B., quelques Menu et quelques Trondheim, un superbe Bottaro, trois merveilleux Blexbolex et des tonnes d’artistes que je connais peu ou pas mais qui, graphiquement, wow. Et plein de Blutch et de Micol, les deux invités d’honneur. Mirettes explosées.

#2369

Dernières lectures… Je lis actuellement et en les savourant lentement, précieusement, deux des plus beaux et originaux romans de fantasy qui soient : City of the Iron Fish de Simon Ings (1994, rééd 2014) et A Stranger in Olondria de Sofia Samatar (2013). Les deux sont à tomber. On the other hand, lu aussi deux Fantômette, et je viens de plonger dans la série de steampunk d’un certain Steven Harper, avec The Doomsday Vault, fort plaisant, de la bonne littérature populaire américaine actuelle, d’évasion. Enfin, j’avance fasciné dans l’énorme pavé L’École de Canterbury d’Aymeric Leroy, essai sur la forme de prog/jazz-rock qui demeure mon style musical favori.

#2365

L’autre jour, mon assistant me disait que j’avais tort de n’évoquer que mes lectures polar-fantasy, que le reste serait intéressant à commenter, aussi. Bon. Eh bien donc, ma lecture favorite du moment s’intitule Adrift, c’est par une journaliste anglaise nommée Helen Dabbs et c’est du nature writing à propos de Londres et de ses cours d’eau – sujet que j’adore s’il en est. La dame habite à bord d’un narrowboat, une petite et étroite péniche anglaise. Et elle le raconte avec un talent appréciable, une langue juste et belle, sans trop en faire ; on voit que depuis son premier livre, un petit truc où elle suivait un an durant le minuscule jardin qu’elle avait planté sur une terrasse, écrit quand elle était dans la vingtaine, eh bien elle a bcp écrit et bcp appris, car c’est en écrivant que l’on apprend à écrire… Et si son premier était sec, pas à la hauteur de ses ambitions, cette fois une dizaine d’années plus tard elle est devenue une autrice de nature writing accomplie et poétique, maîtrisant bien cette forme littéraire qui, dans son déploiement anglais, me séduit tant. J’ai d’ailleurs vu avec amusement que l’attachée de presse de chez Gallmeister est très fortiche pour faire gober des mensonges : toute la presse française répète que le nature writing est américain, à l’instar des textes traduits chez Gallmeister. Quelle sottise, quelle imposture. Le nature writing est britannique aussi, bien entendu, et ô combien. Qu’est pénible cet américanisme galopant de la branchitude française, bon sang de bois.

Sinon, hier soir, toujours trop crevé pour parvenir à fixer mon attention, c’est terrible, j’ai un peu papillonné de livre en livre, assis sur le plancher, à côté d’un des rayonnages d’art du salon. Vous connaissez Hiroshi Unno? Le monsieur est un historien d’art japonais, qui produit des livres bien beaux et bilingues japonais/anglais, aux précieuses couvertures (il faut que je me renseigne sur cette technique d’un vernis sélectif métallique, l’effet est renversant). Il a produit ainsi de gros artbooks (comme disent les geeks) sur Georges Barbier, William Morris et Harry Clarke. De quoi faire briller mes mirettes et alimenter le travail que je prépare…

Et puis enfin, lu de larges chapitres de deux recueils de critiques d’art, l’un par le peintre Jacques-Émile Blanche (contemporain des impressionnistes) et l’autre par un historien d’art moderne des années 1970-80, André Fermigier.