#5041

Se rendre en week-end à Champignac, cela se mérite. Entre le terminus du tram et la grille du domaine, il y a une bonne marche d’au moins une demi-heure, que j’ai indûment doublée ce matin en testant un autre itinéraire proposé par le logiciel de plan. Un parcours champêtre croisant poste d’observation extraterrestre, forêt, près, vignes, plusieurs ruisseaux (dont l’un portant le nom assez extravagant de Rouille de Petrus-Bourbon), une mare et quelques vertes collines, dans de bonnes senteurs d’humus ou de sable. Je fus tout de même soulagé de retrouver l’allée de Champignac et le sifflement des buses.

#5038

À considérer le paysage entre, disons, Tours et Angoulême par le chemin de fer, l’on serait tenté de supposer qu’il n’y a guère en ce pays que de vertes forêts, percées de nombreux cours d’eau de même couleur. Çà et là des champs blonds de leurs blés fraîchement fauchés viennent proposer une note agricole, ou des prairies pommelées de petits arbres.

#5037

[Week-end] Pins, fougères et bruyères : les futaies de mes souvenirs d’enfance, la forêt domaniale de Chinon. / Forêt alluviale de Bois chétif. Un paysage de chênes torves et de frênes fiers et droits la tête haute, en groupes de sentinelles murmurantes ou en files immobiles qui attendent le retour de l’eau, non loin d’un scintillement de Loire. La perspective verte des sentiers et la rousseur des vaches.

#5032

(Week-end) Arrivé sous une bruine transperçante. Champignac maussade sous son habit de gris. Un chevreuil broutait paisiblement dans la prairie dépeignée. / Une main humide couvre la campagne et du ciel grisailleux flotte une bruine piquante. Foins coupés et bois mouillé parfument l’air. / Campagne frissonnante sous un ciel encore voilé. Les milans sifflent et les pigeons roucoulent. Un écureuil vient de passer sous les tilleuls. / Ne suis pas parvenu à prendre en photo les milans, qui tournaient très bas. Ils sont quatre, première fois que je les vois tous ensemble. Fini une vignette, simple prétexte à une scène d’ambiance, à la description de mes deux protagonistes — ce que je n’ai jamais tellement fait — et à l’évocation d’un tournant technologique de cet univers. 11 000 signes. D’une nouvelle supposée j’ai quantité de fragments épars, façon puzzle, et d’une autre seulement le début, façon esquisse. De quoi mâchonner tout l’été.