#2599

Last night, the sounds of the city seemed altered. I could hear the distant hum of traffic on the boulevard, the clatter of trains rumbling past, the intermittent backdrop of sirens wailing, sometimes the buzz of a passing bike, but it was as if these sounds were coming from another place altogether, or rather, as if this whole quiet throbbing was the breath of the metropolis. I like it when I can listen to this urban breathing, rather than having my bedroom window completely shut. An envelopping presence, soothing.

(tentative de rédaction d’un court texte en anglais, simplement pour essayer)

#2572

Des sons, les éléments du « silence » d’un dimanche d’août : le croassement grave et régulier d’un corbeau ; les pépiements légers de quelques moineaux ; le grondement passager d’un train ; des bourdonnements d’insectes, tournoyants ; le frémissement des feuilles ; au loin, une sirène d’ambulance ; les gloussements sots d’un coq, dans le poulailler voisin ; la respiration sifflante de la grosse chatte qui dort près de moi, étendue sur la pierre fraîche ; un clocher qui sonne beau ; parfois une rumeur automobile.

#2570

Exotismes minuscules. Devant la gare, un moine bouddhiste, l’air songeur dans sa toge orange. Dans le tram bondé, une petite fille basanée évoque le gâteau à la crème mangé par son copain prénommé Stuart. À la brocante, un grand héron en plastique toise de haut un Napoléon chevauchant sa monture rouillée. Accroupi, un petit monsieur asiatique fouille dans un bac de LP marqué « afro-disco ». Dans la basilique, les cierges scintillent au pied des hautes colonnes grises mais l’air sent le renfermé, le moisi, et je tousse. Sous la flèche, un noir à chapeau brandit une hallebarde devant des touristes blancs et ridés. À l’orgue de barbarie, le chanteur de rues livre une strophe oubliée d’ « Une souris verte ». Plus loin, les musiciens arabes jouent du bouzouki et de l’accordéon. Mélanges, mélanges. Et penser à Roland.

#2564

Il y a quelques années, j’avais participé à un colloque universitaire. J’en avais déjà fait un d’antan, à Nice et dans le domaine de la science-fiction, mais cette fois il s’agissait d’un sujet qui m’est cher de manière plus « intime », à savoir la psychogéographie. La Lyonnaise Nathalie Caritoux avait organisé tout cela, et je viens d’en recevoir le recueil — un très beau petit livre, et ça c’est plutôt une (bonne) surprise car d’ordinaire les livres universitaires sont laids et pauvrement imprimés — ceux de la collection SF des PUB par exemple sont des sortes de vilains cahiers collés trop souples, le genre de trucs que l’on a la pauvreté intellectuelle de faire passer en France pour des livres alors qu’ils ne sont que l’illustration de l’incompétence des imprimeurs de notre belle nation… enfin bref Eh bien, celui-ci en tout cas est un vrai livre, couverture en carte vergée, rabats, papier intérieur ivoire, la classe quoi. Ne m’y cherchez pas, cependant : je n’ai pas écrit de papier pour ce colloque ; bien au contraire. D’une façon paradoxale qui m’amuse a posteriori, c’est le fait même que j’avais pris des notes qui m’avait mis brièvement en difficulté : devant mes notes, je m’étais retrouvé muet, incapable de restituer ce chemin-là de pensée puisqu’il était déjà écrit. Pour moi, un texte écrit, rédigé, est un texte que je n’ai plus « en tête ». J’avais donc abandonné mes fichues notes et improvisé, comme je le fais chaque fois que j’ai une intervention à faire. Pour moi, l’oral c’est de l’impro et j’y suis à l’aise (tiens, l’éditeur de l’Arbre vengeur vient de me demander de faire l’an prochain une intervention devant ses étudiants de l’IUT Métiers du livre, voilà qui va m’amuser).

Ce fut une expérience fort agréable, ce colloque — discuter avec l’irrépressible Thierry Paquot (pape français de ces questions), rencontrer mon camarade toulousain Matthieu Duperrex ou dîner en compagnie de l’Anglais Christopher Hauke — dont l’intervention très peu universitaire mais très littéraire et poétique, donc bien dans l’esprit psychogéographique, avait déplu à une académie toujours aussi rigide. Je retrouve donc avec grand plaisir le papier de ce dernier, belle dérive dans Londres. Enfin voilà, ce livre constitue pour moi un joli souvenir de l’une de mes rares expériences positives de la fin de mon séjour lyonnais.

#2525

Un robuste petit déjeuner anglais et en route vers de nouvelles aventures, sous un soleil toujours aussi radieux. Comme vient de nous le dire notre hôte, nous pouvons sortir sans parapluie en dépit de la réputation du climat londonien. Ce sera aujourd’hui la promenade « visionnaires et révolutionnaires », de Rimbaud à Marx en passant par Lénine : cf. pp. 295 à 331 de cet excellent ouvrage qu’est Londres, une physionomie par… well, yours trully.