Lente balade urbaine entre Quiconces et cathédrale, avec une pause pour saluer la mémoire de mon parrain, après une non moins religieuse halte à la grande librairie. Je me trouve en ces moments plaisants d’un nouveau roman où sans rien construire encore je prends des notes, rêvasse, rédige quelques lignes ou de longs paragraphes, sans liens autres que des inspirations momentanées et juste en tête le brouillard d’un décor de récit. Niveau lectures, du polar belge, entre Nadine Monfils et Hervé Picart, cela participe du mouvement.
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Je ne sais plus exactement lorsque j’ai vu ma tante Solange pour la dernière fois mais ça importe peu : après la mort, ce qui reste d’une personne sont les souvenirs et ceux-ci forment comme un portrait en plusieurs dimensions, tels des calques entassés que le regard mental saisit parfois d’un bloc et d’autres fois un par un. Des crayonnés en couleur ou en noir, des impressions de toutes les époques, mémoire translucide et autant visuelle que psychologique. Solange traversant ma vie depuis mon enfance, périphérique et pourtant importante. Un poisson en terre cuite, un roman de Kerouac, et tant et tant de moments en mémoire.
#6108
20 ans et 6 mois, c’est déjà long bien sûr, c’est plutôt une réussite pour une entreprise, me dit-on. Mais cela demeure encore trop court lorsque ça s’arrête : après 20 ans et 6 mois, les Moutons électriques ferment hélas les portes, nous déposons le bilan. Nous aurons lutté jusqu’au bout, mais le concret nous a rattrapé, un vrai mur. C’est la fin d’une chouette histoire. 20 ans et 6 mois avec de belles personnes, de beaux auteurs, des lectrices et lecteurs adorables, mais aussi des galères innombrables, des libraires trop peu nombreux à légitimiser l’indépendance et l’imaginaire, un marché qui ne cessait de réduire. 20 ans et 6 mois et puis s’en va.