Ce doit également être cela, devenir vieux. La B.O. de mon enfance ce fut Henry Mancini, Ennio Morricone, Francis Lai, Michel Legrand… et Lalo Schifrin bien sûr.
#6129
#6128
Ce matin sonna à ma porte un corpulent jeune homme de langue allemande – nous conversâmes en anglais cassé. Au volant d’un petit camion entoilé de rouge pétant, il provenait de Zurich : il venait enfin emporter les archives des Moutons électriques (un exemplaire de chaque tirage, affiches, catalogues, PLV et tutti quanti), dont j’ai fait don à l’aube de la liquidation de la société. Le témoignage d’une vingtaine d’années de travail éditorial qui part à la Maison d’Ailleurs, le musée de la science-fiction sis à Yverdon, en Suisse, que dirige maintenant mon vieil ami Fred Jaccaud. J’aime de longue date ce très beau musée, auquel j’ai rendu visite de multiples fois lorsqu’étant lyonnais je m’abandonnais à l’exotisme helvétique. Ce même matin, j’ai reçu au courrier le roman de Francesco Verso, Les Itinérants, premier de quelques projets ovins qui vont être finalement publiés par la maison Mnémos.
#6127
Je suis quelqu’un qui, souvent, s’étonne d’être seul, comme cloué à la solitude, et qui se demande comment il en est venu là, qui n’en revient pas — et ce ne sont pas mes deux brèves « aventures » avec des étudiants, en dix années bordelaises, qui auront changé grand-chose à cela, sinon que je découvris alors que l’on pouvait encore me désirer. Oh je ne suis guère de nature cafardeuse, disons plutôt anxieux et mélancolique — et pas mal porté sur l’interrogation existentielle, en ce début d’une nouvelle « tranche » de ma vie. Je sais qu’il ne faut pas attendre pour vivre et célébrer les amis et les gens que l’on aime, et je m’y efforce, tout comme je m’efforce tout le temps d’avoir une vie sociale, qui me permette d’oublier un moment ma solitude. Simple constatation.
#6126
Au début de l’orage, hier, j’ai observé le plaisir de deux merles, s’égosillant et s’ébrouant sous les gouttes éparses. Puis cette petite averse devint torrent, charriant des pierres qui cinglaient la terrasse et les vasistas avec de grands craquements. Toute la nuit ce fut encore le raffut, le déluge et les grondements. Maintenant, le lendemain, mes deux merles sont de retour, gloussant et pépiant, sous un ciel blafard avachi sur les toits.