#6037

Enchanteresse nature ce samedi, sur un sentier de digue entre zone humide, ruisseau et Garonne. Nous l’avions déjà emprunté un beau matin d’hiver tout en givre, cette fois il éclate d’une profusion impressionniste. Les grenouilles ricanent et gloussent, un chevreuil dodu s’éloigne avec prudence, les grands arbres dodelinent sous le ciel calme. Blancheur du cerfeuil et de la silène, jaune des boutons d’or et du colza, étoiles minuscules des pâquerettes, et l’eau qui brille, étincelle. De robustes graminées se dressent tandis que s’ouvre le chant des oiseaux, sous les piliers électriques, seule empreinte humaine, où grésille la fée dans des structures aux allures de fusée de Tintin. Un lieu secret et préservé.

#6027

Après la tempête Louis et ses rideaux de pluie, qui des jours durant battirent toits et rues, la ville se réveille frileuse et craintive sous le regard d’un ciel transparent et les caresses d’un soleil tendre. Tout luit et brille du ripolinage encore humide et les sons – trilles du merle, roucoulements du pigeon, cloches de l’église ou course du torrent – portent plus loin. Le tour d’un lac, les escaliers d’un coteau, un bouc dans son enclos. En retour de boucle, le ciel chafouin de nouveau illumine sur l’autre rive, indistincts derrière les branchages gris, une plage dorée et les ziggourats d’une blonde Atlantide, avant qu’une encre soudaine se répande dans les nuées. Sous le pont, comme la grêle roule sur le pavé, nous prend à son bord un providentiel bateau-bus prêt à partir.