#505

L’un des objets de ce blog était de me servir de sorte d’aide-mémoire quant à mes lectures. Mais j’ai rapidemment découvert qu’en fait, je lisais trop & de manière trop décousue pour que la tenue de telles listes soit autrement que vaguement indicative… Commencer un livre, l’abandonner, en reprendre un autre, picorer puis décider qu’on n’est pas d’humeur pour tel titre pour le moment, dévorer 300 pages d’un coup puis se fatiguer du bouquin, consulter un ouvrage de référence, un autre, encore un autre, lire une nouvelle ici & une autre là… Rien que de très banal, somme toute, pour un gros lecteur. Mais enfin j’aime jeter ici & là quelques notes, parfois… Ainsi regrettè-je de n’avoir pas eu l’occasion de rédiger la « fiche de lecture » d’un roman que j’avais lu à moitié sur la demande de Denoël, The Light Age par Ian R. MacLeod. Gilles Dumay était finalement pressé d’acheter ce titre, il me demanda donc de laisser tomber — il l’avait déjà acquis. Finalement, ayant été fortement impressionné par ce livre, je l’ai commandé (ma lecture se faisant sur épreuves, le roman n’est paru que quelques mois plus tard) & terminé. Et il faut bien reconnaître que c’est là l’un des plus beaux exemples de steampunk qu’il m’ait été donné de lire. Un roman à la fois ouvertement fantasy tout en se construisant sur des prémices rudement réalistes, radicalement politique, superbement conduit & d’un style époustouflant.

Récemment, j’ai lu deux romans d’Anif Kureishi, un écrivain anglo-indien contemporain: Gabriel’s Gift & The Buddha of Suburbia. Le premier est une tranquille comédie sur un ado actuel tentant de réconcilier sa famille éclatée (je regrette cependant que les prémices fantastiques n’aient ni été exploitées, ni même expliquées — il me semble y avoir là une grave erreur de construction, que le simple terme de « métaphore » ne suffit pas à excuser), le second conte à travers les années 1970 la turbulente & compliquée vie quotidienne d’un ado indien bisexuel. C’est tendre & amusant, un peu fou, terriblement anglais, très londonien, très esthétisant, léger & touchant… Tardivement, j’ai réalisé que Kureishi était le scénariste de deux des premiers films de Stephen Frears, My beautiful Laundrette & Sammy and Rosie Get Laid — ce qui m’explique ce ton qu’il me semblait reconnaître.

Voyons, qu’ai-je lu d’autre? Londoners de Nicholas Shakespeare, recueil d’entretiens/témoignages d’habitants de Londres durant les années 1980 — un portrait kaléidoscopique de la métropole britannique, tissé exclusivement d’anecdotes & en ce sens lui-même complètement… anecdotique; mais cependant étonnamment instructif, touchant, fascinant, & même carrément passionnant par endroits. Je l’avais acheté au petit bonheur la chance il y a longtemps, chez un bouquiniste à Greenwich me souviens-je — cela fait partie des plaisirs d’une vaste bibliothèque: retrouver, prendre son temps, avoir toujours devant soi un agréable choix.

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