#506

Terminé de lire le recueil de Léa Silhol, Conversations avec la mort, des nouvelles gracieuses & étranges, souvent (presque trop) précieuses, parfois glaçantes: quelque part entre Tanith Lee & Peter Beagle, je dirai. Ce qui donne une idée de l’excellence.

Ah, & puis vous ai-je dit avoir été déçu par le troisième Boris Akounine? Nettement moins bien écrit que le premier que j’avais lu — je n’ai pas vérifié s’il s’agissait du même traducteur. Enchanté en revanche par les deuxième & troisième Claude Izner, chez 10/18 aussi, du polar comme je l’aime: rétro (à Paris fin XIXe/début XXe, avec un bouquiniste comme héros principal) & classique (enquête minutieuse, dérives urbaines, bonheur des descriptions & du style). Un pur régal.

Fait aussi une petite razzia bédé — avec en highlight la sortie, enfin, de l’énorme recueil de M le magicien de Mattioli, chez L’Association. Il s’agit d’une sorte de réinvention franco-italienne des Krazy Kat de George Herriman, qui paraissait autrefois dans Pif (!). Pur non-sense, pures couleurs, innocence seventies: j’en lis avec ravissement quelques pages chaque jour.

Je n’imagine pas le boulot de cinglé que ça a du être de restaurer ces centaines de planches — par ordi, d’après le canard, puisque les originaux avaient disparu depuis belle lurette dans els poubelles de chez Vaillant. Et même boulot de folie pour le deuxième volume de l’intégrale des Félix de Maurice Tillieux (numéroté 6!), pour les mêmes raisons — bonjour le respect du travail artistique, à ces époques reculées. Ah mais pardon, c’est vrai: la bédé ce n’était pas de l’art, où ai-je la tête, juste des « p’tit miquets ». Mouais, ben n’empêche: lire du Tillieux en N&B est un complet ravissement. Toutes ces intrigues policières, tordues à souhait — un peu à l’étroit sur la distance réduite qui était imposée à ces récits, mais Tillieux s’en tirait avec habileté.

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