Ces derniers temps, la Poste se gargarise du mot « confiance », dans ses pubs télévisées comme sur ses placards.
Certainement se sont-ils rendu compte qu’il y avait justement un net déficit de confiance de leurs clients… Eh bien, ils ont encore beaucoup de travail!
J’ai envoyé le mois dernier plus de 120 colissimo — le « colis confiance », selon leur publicité. Sur cette quantité, 6 ou 7 clients m’ont dit avoir reçu leur paquet le samedi au lieu du vendredi garanti par ma date d’envoi. Je me suis donc rendu à mon bureau de Poste, récépissés en main. La guichetière de zapper les codes-barres… et d’affirmer que non, non, impossible, pas de remboursement: sur son ordi les colis sont tous indiqués comme arrivés le vendredi. Et de me jeter un regard suspicieux, genre « tâchez pas d’arnaquer la Poste »…
Je n’ai donc été remboursé que du colis arrivé de manière trop flagrante en retard — plus d’une semaine! Visiblement (à moins que vous ne me trouviez une autre explication), dans tous les autres cas les bureaux de Poste zappent illico le code-barre, afin de prétendre à une livraison en temps et en heure, et puis ma foi, ils livrent parfois seulement le lendemain en vérité… Voilà qui doit garantir de substantielles économies à la Poste. « Ayez confianssse », comme sifflait le serpent dans le Livre de la Jungle de Walt Disney…
Finalement, ma pub postale favorite reste celle pour les retraites, où un rédacteur voulant faire le malin (mais maîtrisant mal le français) affirme que s’adresser à la Poste pour un plan d’épargne retraite, c’est aussi efficace que… d’aller toucher un pompon de marin à Brest ou de trouver un fer à cheval. En voilà un, au moins, qui sait qu’on ne peut pas leur faire confiance.