#908

2005 se termine… La neige a fondu sur les toits, c’est bien dommage, j’aimais ces derniers jours la lumière fantômatique et l’éclat troublant qui se dégageaient de ce paysage blanc puis doré puis mauve puis bleuté lors de la tombée du jour… Que dire de 2005? Ce fut le premier exercice des Moutons électriques, aventure ô combien belle et satisfaisante. Plein de bouquins, donc: le travail sur les textes, la recherche esthétique de la bonne couverture, les tâtonnements de maquette, les rencontres, les fiertés, les erreurs bien sûr, les bonheurs aussi — surtout. Et puis le début de cette « Bibliothèque rouge » dont je rêvais depuis si longtemps. Et puis l’écriture d’un essai avec mon ami Raphaël; le bouclage, enfin, de mon premier roman; deux préfaces pour Folio; un article chez Autrement. Quelques voyages, quelques concerts, beaucoup d’expositions. Deux chatons. Tant et tant de lectures! Et de la musique tant et plus.

Quelques chagrins, quelques déceptions, forcément — dont le rejet par sept éditeurs de mon uchronie policière. Et un gros coup dur, le cambriolage de la fin août. Mais enfin, dans l’ensemble… une bonne année, je crois.

#907

En vrac… Lu le dernier Neil Gaiman, Anansi Boys. Très sympa mais l’auteur me semble décidément un peu surestimé: ça ressemble vraiment beaucoup à du Charles de Lint — en un chouia moins littéraire (beaucoup de dialogues, peu de lyrisme et de décors). Lu aussi les deux derniers Peter Robinson (c’est du polar anglais contemporain), dont un recueil de nouvelles. Trouvé chez Peter Robinson des références à HOLMES (Home Office Large Major Enquiry System — ça existe réllement: ce programme permet d’entrer les données des crimes et d’établir des corrélations entre les affaires, lors des recherches nationales, les serial killers etc. c’est ZE outil policier de Scotland Yard pour les recherches de grande envergure! de la déduction assistée par ordinateur, quoi…) et à Poirot (« Even the entertainment magazines on the table were stacked parallel to the edge, Hercule Poirot like. »). Contemplé la neige. Admiré le site des créations de mon vieux copain Vincent Ackerman. Fêté Noël, tout doucement. Du thé, un pantalon, un bouquin de jazz.

#905

It is incidentally fascinating, isn’t it, how so many of the wicked characters of this century have been comically moustached? The Kaiser had a perfectly priceless pair of nonsenses that looked as if they were melting. Stalin’s moustache, of course, grew bigger every time your turned away from it and gave the appaerance, as P.G. Wodehouse used to say, of having been grown under glass. Hitler’s becomes especially amusing when you picture him shaving every morning. The point about facial topiary, after all, is that it is deliberate and therefore screams the owner’s vanity.
Stephen Fry, Paperweight

#904

Trop drôle: la gauche est parvenue a ne pas laisser passer la loi scélérate sur le droit d’auteur et, au contraire, à la forcer à aller dans le sens de plus de libertés. Détails ici.

Reste à voir ce que les jurisprudences feront d’une loi aussi dangereuse et aisée à retourner…

Sinon, rien à voir (du tout): reçu l’apport certainement le plus étrange qui soit à ma bibliothèque… Un recueil coréen de poèmes expérimentaux! En coréen, bien sûr. Très esthétique, comme objet, quoique m’étant fort inutile.