Je lis aussi (merci Julie) Promenades anglaises de Christine Jordis, beau recueil en bonne part psychogéographique et en tout cas géographico-littéraire. Oh, que de la bonne vieille « culture officielle », bien sûr, rien que du sage et du fermement reconnu, mais l’auteur en parle superbement.
Contre la conviction d’être damné, contre la sensation de glisser dans la folie et l’obsession du suicide, De Quincey avait trouvé un remède : la marche. Peut-être est-ce aussi la continuité de la marche, un pas enchaîné à un autre, de façon sûre, inévitable, lorsque cet exercice est poussé jusqu’à l’automatisme et que le corps prend le relais de l’esprit, peut-être est-ce ce mouvement pur qu’il faut entendre passer dans ses textes. J’aime à me représenter De Quincey, étudiant évadé, philosophe de la rue marchant dans Londres indéfiniment et « méditant sans cesse à travers le tourbillon de la grande cité ».