#2264

Retour du cocktail de lancement de la nouvelle librairie bordelaise Zone du Dehors. Elle est très bien, cette librairie, très belle, surtout en ce moment : ils n’ont encore exposé que les bouquins des Indés (plus des Trône de fer, proximité géographique du Patrick M. oblige). Bah, pourquoi ajouter des livres d’autres éditeurs, moi je dis que c’est parfait ainsi. Et puis sinon, dans la salle il y avait un cosplay de Stéphane Marsan et un autre de John Pertwee. Et Patriiiick en vrai. Impressionnant.

#2263

Beau début de journée. Je sors, et tout de suite ce vent frais et légèrement humide, sous un grand ciel bleu, me fait penser à l’océan. Sentiment renforcé par le bruit des bourrasques dans le haut des arbres, la senteur des fleurs, celle de l’herbe mouillée… Et jusqu’au fort accent du Sud-Ouest de Morgane C. au téléphone (hé hé hé) qui me fait penser à cette évidence pas encore bien ancrée en moi :  « l’Atlantique n’est pas loin »…

Partant déposer encore un lot de Jawo à la boîte la moins loin (j’arrête plus), soudain une scène à la Patrick M. : « Monsieur Ruaud, j’ai un colis pour vous ». Et le facteur croisé dans le quartier à côté de me tendre une petite boîte, que, curieux, j’ouvre derechef : oooh, une boîte de macarons de St-Jean-de-Luz, cadeau de la maman de Xavier M. ! (je lui envoie de temps en temps des bouquins) « Friandises du pays basque ». Ça c’est chou.

#2262

De retour, alors. Après un week-end aussi chti que concentré et fructueux, où l’on peut dénombrer en particulier un samedi de 8h à trier des images et à les scanner, 2 concerts d’un soir, une relation pas vue depuis 30 ans, et une braderie dominicale fort riche d’où je rapporte seulement 28 ouvrages ; j’ai donc été fort raisonnable vous l’admettrez. Et pour tout cela quelques 11h de train, bien sûr.

#2261

D’habitude je lis (au moins) deux romans à la fois : un « en bas », dans le bureau ou au salon le matin et souvent le soir, et un « en haut », dans ma chambre le soir après m’être couché. Mais en ce moment je bosse tellement, sur le Panorama bien sûr et avec toute la gestion habituelle des Moutons, que je n’ai guère le temps/l’énergie pour un « livre d’en bas » en dehors d’un peu de bédé… Je poursuis donc mon trip Maigret du soir, là je m’amuse de Maigret s’amuse

« Il attendit patiemment qu’elle eût fait la vaisselle et il fût même sur le point de l’aider. » Ah oui quand même, bel effort monsieur Maigret ! 🙂

#2260

En ce moment, je suis obsessionnellement axé sur le Panorama, l’énorme ouvrage sur la fantasy et le merveilleux que je prépare pour les Moutons électriques. Des 416 pages envisagées au tout début, on s’achemine tranquillement vers les 640 pages au final. J’en maquette entre 6 et 16 pages par jour ; impossible de faire plus, pour être apparemment très simple, très sobre, un tel travail de mise en page demande un sacré boulot en réalité. Et du coup, l’univers semble comploter pour me faire croiser des « signes » directement liés au Panorama… Je suis certain que savants comme vous l’êtes l’un d’entre vous saura me sortir le terme spécifique pour ce phénomène des hasards pas du tout hasardeux que nous réserve notre attention.*

Ainsi par exemple, hier mettant à jour le nouveau logiciel Mac de traitement des photos, je suis tombé sur un cliché pris il y a quelques années à Brooklyn dans l’idée vague d’illustrer un papier du Panorama lors de sa possible réédition… (et ça marche) Ou bien sur Amazon, soudain l’on me signale qu’existe en DVD le film de Greenaway Prospero’s Book que je voulais revoir depuis longtemps et que je cite, bien sûr, dans le Panorama. Et le plus fort, j’ai trouvé ces dernières semaines dans les « boîtes à lire » deux Italo Calvino que la mise en page de l’article de Berthelot m’avait donné envie de relire… Si par une nuit d’hiver un voyageur dans l’édition de poche que j’avais étant étudiant, et Le Baron perché dans un beau cartonnage illustré par Nascimbene, chouette!

Du coup, je les ai relus. Pour retrouver hélas mon impression mi-figue mi-raisin d’autrefois: à la fois j’aime, je m’amuse, c’est très beau… et je ne suis pas entièrement convaincu, cette littérature-là me laisse en dehors. Je ne participe pas pleinement à la fiction car l’auteur lui-même se refuse à le faire, on sent bien qu’il ne s’agit surtout pas de littérature de genre, soyons sérieux s’il vous plaît même lorsque l’on donne dans la fantaisie (et non la fantasy). L’auteur ne joue pas le jeu et par conséquent le tout demeure un peu froid, ou un peu sec, j’imagine que c’est là le degré de « folie » maximum qu’accepterait un public de vieilles bibliothécaires et d’intellos entartrés. Je ressens la même retenue un peu bon chic bonne littérature chez Peter Carey ou Steven Millhauser : dommage, de mon point de vue. Un peu la même différence entre Littérâture et fantasy qu’il y aurait entre le jâââzz et le jazz-rock…

* Il s’agit d’un phénomène d‘apophénie.