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Autopsie d’un objet anodin / 2

Un morceau de corne. De vache, la corne, visiblement. Épaisse, noire et blanche, un peu jaunie. L’extrémité la plus étroite se perce d’un large trou aux bords usés, dans la corne boire. La base se ferme d’un large bouchon de liège, tavelé mais toujours bien solide. Qu’est-ce donc ? J’ai ce curieux petit objet dans ma cuisine, mais je ne m’en sers pas, il s’agit d’un simple élément de décoration… dont le sens ne semble guère évident. Mais moi, je sais ce que c’est : ma mère me l’a offert il y a quelques années, il s’agissait de la salière de son arrière-grand-père. Jean-Baptiste Perrochon était cantonnier (son carnet militaire indiquait « journalier ») et, sur les routes, pour son casse-croûte il avait avec lui ce morceau de corne évidé, plein de sel, afin de saler ses aliments. Je ne sais ce qui bouchait la petite extrémité. Jean-Baptiste était né le 18 mai 1863 à Rouvres-les-Bois, dans le Berry. Il fit ses classes militaires en 1883, et l’on peut donc supposer que ce bout de corne /  salière date d’un peu après, à la toute fin du XIXe siècle. Objet humble.

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