#5180

… et ce soir j’écoute tonner l’orage, dans la pénombre confortable de ce cocon tissé d’obsessions qu’est ma bibliothèque. Et de repenser à cette vieille dame croisée en revenant de ma brève excursion à la manifestation de mardi. La jupe plissée noire longue jusqu’aux chevilles, les escarpins noirs, le gilet anthracite boutonné jusqu’en haut, et le bonnet d´astrakan également noir. Ce visage blême, les membres menus, la démarche lente, bien droite et le regard songeur. Intemporelle : les vieilles dames ne lui ressemblent-elles pas toutes, depuis au moins l’époque victorienne ?