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Écrire à bas bruit, à voix basse, ce n’est pas le meilleur moyen de se faire entendre dans la cacophonie commerciale et réussissent sans doute mieux certaines grandes gueules qui l’ouvrent plus sur les réseaux qu’elles n’œuvrent à l’exigence littéraire – mais pour quoi au final ? Qu’est-ce qui restera ? La postérité est une loterie. Je réédite ces temps-ci de belles voix oubliées, Christine Renard et Jacques Boireau, progressistes et singulières. Et pour ma part je cesse peu à peu d’écrire, comme d’autres. Je termine deux novellae et ensuite ? Peut-être finir un autre court roman si mon camarade d’aventure s’en rend disponible, et la publication en septembre prochain d’un ultime petit recueil de mon détective. Le gros roman censé boucler ce cycle sortira-t-il ? Les éditeurs ayant demandé à le lire ne l’ont point fait, leur attention certainement demandée par de plus grandes clameurs. Tant pis, personne n’est indispensable et puis, avec la mort de mon parrain mon tranquille « espace d’écriture » a disparu. Alors lire, éditer, publier, faire libraire, faire salon, se promener, mais ne plus écrire ma foi.

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