#6255

De la pluie sous le soleil. Chaque goutte sur les plantes étincelle et des traits d’argent strient le décor urbain. L’astre éblouit entre coin de ciel bleu et nuages fumeux.

Je me souviens de la toute première fois où j’avais constaté ce phénomène, j’attendais un bus au château Peixotto et l’air était lourd, presque tropical. Sous le soleil brillant une légère averse avait débuté, m’enchantant comme tout à Bordeaux alors, j’étais étudiant et mon indépendance nouvelle, cette ville à découvrir, ma sexualité libre aussi, tout me transportait d’aise.

#6254

« Oh nous sommes jumeaux, bien entendu.
– Nés à un an d’intervalle mais à ce détail prêt, parfaitement jumeaux. »

Le dixième Bodichiev étant en lecture chez l’éditeur, et deux autres romans également ici et là… il semble temps d’en débuter un autre. Enfin, j’ai déjà commencé une fantasy (60 000 signes) mais bien que venant d’en écrire une petite scène, je sens que je vais encore le laisser sur le backburner (en espérant qu’il n’attache pas au fond), car en finissant le dernier Bodichiev j’ai eu soudain l’idée d’ancêtres d’un des personnages — et en ai glissé deux mots dans le texte. Donc une sorte de préquelle dans les années 1900, avec un intrépide policier privé et son frangin, et leur sœur mystérieuse, et un fakir… à l’époque où le fils de la Tsarina Victoria a épousé Elisabeth d’Autriche… L’idée pousse… Titre de travail, Or et vapeur.

#6253

Trois fantômes, deux agressions, un meurtre, un voyage à New York, une régate et un trafic de drogue… Je viens de finir le dixième volume des enquêtes de Bodichiev « le détective à vapeur ». Titre : Missions hantées, 278 000 signes et des broquilles. Je suis rompu.

#6252

Dimanche matin ordinaire. Sous le trouble zinc du ciel, la fusée de saint Michel étincelle blanche sur son pas de tir. Une envolée d’airain a salué mon passage devant l’église. Une autre de cuivre marque celle de ma sortie de la halle (un saxo). Carottes, chou rouge, poivrons. Plus loin, la brocante morose car rétrécie serre son désordre sur le pavé gras. Pleuvra, pleuvra pas ? Pauvre papier. Et puis l’azur revient.

#6251

Habitant auprès de la tranchée d’une voie ferrée, je pense souvent, vraiment très souvent, à la Nuit du chat de Frank Pé, un bédéaste que j’ai beaucoup aimé (L’élan, Broussaille). Encore tout à l’heure j’ai pris cette photo en pensant à son œuvre, sans savoir qu’il venait juste de nous quitter.