#4093

Finalement, la ville est revenue, brillante et froide sous un soleil auquel deux jours durant l’on ne croyait plus. Au jardin, les capucines sont froissées par le gel et le géranium de Madère frileusement emmailloté d’un protecteur voile blanc.

#4092

Mais qu’ont-ils donc fait de ma ville ? Revenir de Marmande hier soir c’était confronter devant une gare gommée le fantôme de Bordeaux, parcouru de fumées grises et de brumes blanches. Un simple souvenir urbain, borné d’horizons en coton sous un ciel sans lumière, étouffé et glaçant, où même le soleil ne figure qu’en une étincelle perçante.

#4090

À mon réveil ce matin, les vasistas se couvraient d’une cataracte et, venant en centre-ville maintenant, je découvre un Bordeaux grillé au blanc, toute la ville baignant dans un bleu laiteux qui repeint les lointains en des tons de cyan poussiéreux sous un soleil bas et aveuglant.

#4079

Sortir poster une énorme brassée de paquets avant la levée de midi et respirer l’air doux, apprécier le ciel d’un bleu lumineux au-dessus des façades blondes et longues. Après le collage architectural déréglé de la banlieue parisienne, son ciel gris et sa frénésie urbaine quasi cyberpunk, toute cette tension, j’avoue que le petit provincial que je suis retrouve avec un soupir de gratitude son environnement familier. Je suis allé me promener un peu, porté par une quiète sensation de stabilité.