#2678

Bouclage d’un très, très joli roman (Margot Delorme, nouvelle autrice), c’est ce moment dans ma « vie éditoriale » où je me sens à la fois anxieux et exalté, les ultimes corrections, les derniers regards, puis ce livre partira chez l’imprimeur et il appartiendra bientôt aux libraires, aux chroniqueurs, aux lecteurs… En espérant qu’il leur plaise, à tous, mais comment plaire à tout le monde ? Je n’ai jamais appris, en 15 ans d’édition, à « m’en foutre », à n’être pas touché par les retours, qu’ils soient positifs ou négatifs.

#2676

En général j’essaye de ne pas travailler le week-end, afin de me reposer. Mais allez savoir, peut-être poussé par une vague culpabilité de me trouver chez moi tandis que mes petits camarades bossaient sur notre stand à Épinal, ou simplement parce que je ne sais pas m’arrêter lorsque je suis lancé dans de « grands travaux », toujours est-il que j’ai bossé — et pour ainsi dire finie la remise en pages du Panorama, raaah, dans sa nouvelle incarnation en semi-poche (chez Hélios en septembre). Quelques articles en plus, quelques articles en moins, des réécritures, des retouches, des ajouts, et voilà, 640 pages d’une densité certaine.

Pendant qu’au dehors le ciel nous tombait sur la tête : alors que Mérédith me disait fondre de chaleur aux Imaginales, ici c’était le grand cataclysme orageux, les trams transformés en navettes fluviales, certaines rues couvertes de glace, des grêlons gros comme des billes bondissant, cinglant et brisant, des cataractes grondantes, Mollat inondé, les pompiers débordés… Chez moi, les capucines et les fèves furent hachées menu, les pousses de concombre décapitées, le liseron déplumé… et la terrasse couverte de sable fin, la tempête avait-elle arraché au passage un peu de la dune du Pylat ? Émotions, émotions.

#2675

Mine de rien, il y a un petit paquet d’années que je rêvais d’être en mesure de publier une intégrale de  par Jules Lermina… Et puis mon excellent camarade Jean-Daniel Brèque m’a proposé de s’en charger, puis son travail fut complété grâce à Guy Costes, Christine Luce et Marie Morvan, vraiment du travail d’équipe pour parvenir à proposer ce beau pavé. C’est du polar, franchement excellent, réjouissant, astucieux, selon moi un chef-d’œuvre méconnu du genre, j’ai adoré lire ça — mais hélas, impossible de le vendre en librairies de nos jours, alors voici, c’est un « print on demand » et quand même ça a bien de la gueule. On vient juste de recevoir les premiers exemplaires. Et je suis content comme un môme.

#2669

Ma vie d’éditeur : chaque mois, je reçois un ou deux petits colis hyper bien ficelés / kraftés / bullés, en provenance de chez l’imprimeur… Ce sont les « justifs » (exemplaires justificatifs de tirage), les premiers exemplaires en provenance directe de l’imprimerie. Et j’adore ça, l’ouverture un peu fébrile du paquet, la découverte des nouveautés… Ooooh ! Ce matin par exemple, ce sont nos deux sorties de juin, deux livres qui furent en gestation lente et que je suis sacrément content de voir — le Camphrier de mon voisin et ami Nicolas Labarre (eh oui, j’ai un auteur qui habite à deux rues derrière chez moi), superbe dystopie douce-amère à la Transperceneige, sous une couverture de Melchior dont pour une fois j’ai fait le « brief » et qui bénéficie d’un motif supplémentaire en vernis sélectif (invisible sur la photo mais super beau en vrai) ; et puis la Ville-vampire de Féval, que j’avais envie de sortir depuis très longtemps et que les « Saisons de l’étrange » ont accepté d’accueillir en leur sein vénéneux, avec une postface du camarade lyonnais Adrien Party. Tout cela est bel et bon.