#5170

Las après cette semaine d’intensif jus de cervelle, assis sous une fenêtre dans le soleil hivernal, les jambes encore tremblantes de diverses marches, crampes et compagnie, je renonce hélas à une manif plus de mon âge (!) et note juste une phrase sans contexte, dont faire usage un jour.

« Traversant le pré silencieux dans les senteurs du soir, alors que les tentacules diaphanes d’une brume blanchissaient les creux du terrain, Bodichiev réfléchissait. »

#5120

Vit ma vie d’éditeur — tandis que d’aucuns partent se goberger du côté de Nantes, je reste à domicile tranquillement et dans la foulée d’un bel et bon séminaire ovin, pour la lecture gourmande d’un manuscrit inédit d’une grande dame de l’imaginaire.

#5111

Actuellement je relis le manuscrit d’un livre, un essai, à la fois fascinant et difficile, dense et souvent lumineux, que les Moutons électriques doivent sortir dans un an — un texte d’un bel esprit que j’attendais depuis fort longtemps, qu’il fait vraiment du bien de lire. Et qui m’interroge aussi sur ma propre écriture, sur ces petites fictions d’uchronie que je m’entête à produire pour si peu de lecteurs pourtant. Pourquoi ? Parce que le veux et le peux. On me dit souvent « Mais repose-toi », par exemple en ce moment qu’une tendinite me fait boiter. Mais quoi, ce qui est fait ne sera plus à faire, et la peine de la disparition d’un grand monsieur comme François Corteggiani, si terriblement inattendue, me conforte dans cette volonté de boucler mon cycle dès maintenant, sans plus tarder, tant l’on peut disparaître aisément. De m’activer parce qu’après tout c’est simplement possible : une réunion de chantier demain matin suivie par trois jours de festival Hypermondes, et voir du monde, et dîner avec des amis, et construire de belles choses.