#2302

Je viens de rentrer d’une semaine de voyage, fourbu mais content, après être allé de Bordeaux à Cracovie et Ostrava en passant par Paris, Douai et Lille. D’un dîner parisien en bistro gastronomique avec mon « fils préféré », comme dirait Olivier, jusqu’à la Braderie de Lille avec plein de copains, en passant par une visite éreintante mais passionnante de l’usine de l’imprimeur tchèque des Moutons électriques, pour le façonnage de la nouvelle et ventripotente mouture du Panorama illustré de la fantasy & du merveilleux.

Côté lecture, ces déplacements longs furent l’occasion de lire deux manuscrits (sur ma liseuse), mais aussi la traduction nouvelle de Kallocaïne de Karin Boye (que je publie en janvier prochain), subtil et admirable chef-d’œuvre dystopique suédois ; et un vieux polar amusant, La Maison de la terreur de Carter Dickson. Ah oui, aussi : Fantômette chez les corsaires, de Georges Chaulet bien entendu, un des huit titres de la série qui me manquait encore et que je venais de chiner à la Braderie.

« Nous couper la tête? Mais ce serait terrible! Comment ferais-je pour manger? » (Boulotte)

#2301

Belle journée encore, chez un fou de claviers — nous étions entourés de plus d’une vingtaine de synthés, c’était magique, vraiment magique, et vu aussi un concurrent de l’onde martenot, un thérémine tout neuf, une boîte à musique d’époque Napoléon III grande comme une armoire genre steampunk, avec des disques métalliques perforés, immenses… wow wow wow.

Et maintenant, en route vers de nouvelles aventures : je m’absente une semaine, pour des voyages qui passeront par Paris, Cracovie, la République tchèque (pour aller signer et vérifier le tirage du Panorama chez l’imprimeur), Douai et Lille-Braderie…

#2293

Il y a déjà dix-sept mois de cela, j’avais décidé avec Laurent Queyssi de réunir mensuellement différents copains bookaholics pour un dîner, le premier lundi de chaque mois. Les premiers temps, nous nous réunissions au préalable dans un pub irlandais puis nous divaguions de par les rues jusqu’à trouver un resto qui nous séduise. Mais cette méthode nous plongeais dans des lieux trop bruyants et pas réellement assez conviviaux pour une telle réunion-bavardage. Ces derniers mois, nous avions donc fait cela à plusieurs reprises à mon domicile, ainsi qu’une fois chez Laurent pour une barbecue estival. C’était très agréable, mais depuis le début nous rêvions de trouver un lieu d’accueil genre bistro ou resto, un havre comme celui qu’a déniché la soirée BD mensuelle « Neuvième case » dans la salle arrière d’un bar : le luxe d’un coin privé dans un endroit public. Eh bien, cette fois il semblerait que nous ayons fait la bonne pioche avec la librairie-galerie-bar Zone du Dehors. C’est là qu’hier soir, en lisière du quartier Saint-Michel, sur le cours Victor Hugo,  nous fûmes hébergé en soirée privée, pour notre 17ème repas SFBDciné. Et que souhaiter de mieux qu’une très belle librairie, où la « tendance geek » est cultivée et où, sous une haute verrière, l’on mange bon et sain? Ainsi devisâmes-nous jusqu’au-delà de minuit, tandis que la pluie heurtait le verre en chocs mats sous un ciel nocturne zébré d’éclairs, occasion pour Ludo et Patrick de discuter de blocage de miroir (don’t ask). C’était bien, quoi.

#2275

Apophénie et paréidolie. Il y a quelques soirs de cela, alors que je venais de regarder un concert de Santana, le moteur de YouTube décida soudain de me proposer un document sur les formes humanoïdes sur Mars. Intrigué, je regarde la chose… et découvre avec un mélange d’amusement et de vertige  le phénomène provoqué par les images transmises par le petit robot Mars Curiosity Rover, images que je vais de temps en temps admirer (d’où certainement ce lien subitement proposé). Des fanas d’ovni et de théorie du complot scrutent les images à la loupe et ne cessent apparemment pas d’y discerner des tas de ce qu’ils nomment des « anomalies » et pas mal de silhouettes humanoïdes… Et de passer leur temps à expliquer tout ça sur YouTube, avec force entourages en rouge, grossissement de pixels et, la meilleure, voix truquée pour faire robotique (wtf). Au sein de tous ces oiseux exposés, j’ai retrouvé la fascination teintée d’un peu de malaise que je pouvais avoir étant môme pour les J’ai Lu rouges de « L’Aventure mystérieuse ». Prendre des vessies pour les lanternes de l’archéologie, voir des formes signifiantes dans tous les cailloux, estimer être d’indubitables sculptures ce qui ne me semble que bêtes rochers, et puis sur tout cela l’espèce de frisson de la science-fiction, un reflet du « sense of wonder » étrangement distordu — une base secrète sur Mars? des humanoïdes à foison? Ah, je voudrais bien.