Il y a quelque chose de confortable dans la présence des publicités fantômes, dans leur douce nostalgie marchande. Il y a quelque chose de rassurant dans la vaste rumeur nocturne d’un convoi ferroviaire qui sonne et grince sur la voie toute proche, permanence d’une activité humaine. Il y a quelque chose de satisfaisant dans le dessin enlassant du double tronc d’un immense pin que des réaménagements urbains ont laissé triompher à l’échancrure de nouveaux immeubles. Il y a une poésie de l’effacement dans les mauvaises herbes des trottoirs, dans la poussière des caniveaux.
Archives de catégorie : journal
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Jour de bruine, pluie, averse et grisaille. Hier soir une foule de piafs piaillait dans le grand micocoulier que j’ai planté au jardin il y a une dizaine d’années et qui maintenant domine le toit de la cuisine de son plumage vert. Si les volatiles n’avaient pas fait un tel raffut — et encore tout à l’heure — je ne les aurai pas vu : dans notre environnement urbain, les oiseaux sont le véritable « petit peuple » secret (je viens de relire John Crowley et Mary Norton), et dans le rôle des sorcières, le couple de pies de ce matin ferait bien l’affaire.


