Se lever très tôt après une nuit fraîche à la campagne, redescendre à Bordeaux dans la lumière vive, tram, bus, tout ouvrir, arroser le jardin, à l’orée d’une journée en apnée — notre vie caniculaire. Et la région brûle.
Archives de catégorie : journal
#5067
La nature me gâte : je viens d’avoir le bonheur d’écrire dans la fraîcheur matinale tout en observant du coin de l’œil un renard qui allait et venait, tranquille, juste devant moi dans la prairie du devant. Je ne vois pas le merle qui, sous l’immense séquoia, gratte le tapis d’aiguilles avec insistance, mais le devine.
#5065
#5064
Curieuse expérience que de se trouver le premier dans la nouvelle maison d’amis, de bon matin, en attendant le camion. Pas loin de chez moi, avec toujours le passage des trains comme compagnonnage. Modiano dirait qu’ainsi l’on a toujours l’impression de n’être que de passage. Au plafond du salon, un candélabre à huit branches me guette comme une grande araignée dorée. Le chant des oiseaux du jardin résonne dans la demeure vide.
#5063
Tiens, Modiano évoque les souvenirs « vers cinq heures du matin, à l’heure dangereuse où vous ne pouvez plus vous rendormir ». Ça m’a fait ça ces dernières nuits, mais la chaleur est également coupable, et puis de toute manière je n’aime jamais l’été, cette saison triste. Enfin, entre deux dossiers je m’accroche toujours à mon roman, j’ai même l’impression de bien avancer, au moins ça occupe la tête. Ce soir il flotte dehors une odeur de bougie.
