Dernières lectures. Voyons voir : deux Nina Kiriki Hoffmann encore, l’un peu trop plat A Fistful of Sky et le délicieux Spirits that Walk in Shadow, dans les deux cas de la fantasy urbaine plutôt « young adult » et très (trop ?) proche d’un Charles de Lint. Sympa tout ça mais un peu trop gentil. Un beau Lisa Goldstein tout nouveau : Weighing Shadows, captivant et fluide comme toujours, je me demande cependant si tous ces paradoxes temporels fonctionnent, il y a peut-être un léger goût d’inachevé dans la fin mais je n’en suis pas certain, ça demande réflexion. Essayé de relire Angel de Garry Kilworth mais il m’est tombé des mains, c’est mal écrit, vulgaire, une tentative pas très convaincante de faire de l’horreur américaine. Et je continue de relire The Paper Grail de James P. Blaylcok, un peu irritant dans son excessive excentricité mais en même temps, je suis fasciné, séduit, c’est un roman doucement cinglé, fort étrange.
Archives de catégorie : Lectures
#2315
Dernières lectures : si je ne m’arrête pas un instant afin de dresser une liste, j’ai vite fait d’oublier… Alors voyons voir, bien sûr un bon paquet de romans policiers « golden age », comme d’habitude — Crime at Christmas de C.H.B. Kitchin, étonnamment psychologique et « stream of consciousness » pour un roman de ce type et des années 30 ; et deux excellents JJ Farjeon, le fort classique mais superbement écrit Thirteen Guests et le curieusement feuilletonesque The Z Murders ; et l’amusant Canon in Residence du révérend Whitechurch.
Sinon, j’ai relu une trilogie qui m’est chère, de Nina Kiriki Hoffman : A Red Heart of Memories et Past the Size of Dreaming, avec leur prequel A Stir of Bones. De la fantasy urbaine totalement originale dans la manière dont elle imbue tous les éléments et tous les objets d’une âme ou d’une force, ainsi que dans sa tonalité si douce, presque « trop gentille » mais toujours équilibrée — de la « cuddle fantasy », peut-être?
Relecture également, celle du Tourists de Lisa Goldstein, splendide fantasy urbaine / réalisme magique, d’une poésie et d’une étrangeté fascinantes. Pour moi, Lisa Goldstein demeure l’une des voix majeures de la fantasy américaine, je me réjouis d’ailleurs qu’elle sorte une nouveauté le mois prochain.
#2314
Ah, Timothée Rey vient de recevoir le Panorama.
#2311
Ce matin, au marché, j’ai entendu une dadame proférer un « La vie n’est pas un long fleuve tranquille » et lorsqu’effectivement elle ne l’est pas, tranquille, j’essaye de trouver quelques lectures apaisantes, agréables et/ou amusantes. M’étant senti intranquille un soir, j’avais donc monté dans ma chambre un Elizabeth Goudge qu’il ne me semblait pas avoir lu, The Scent of Water. Roman, tardif puisque de 1963, ce qui lui confère une certaine patine de modernité, la protagoniste comparant la quotidienneté affairée de Londres au calme rural du recoin où elle choisit de prendre sa retraite. Voilà qui me parle.
J’aime de longue date Elizabeth Goudge : c’est Michel Jeury qui m’en avait conseillé la lecture, dans les années 1980, quand j’étais étudiant à Bordeaux. Depuis je n’ai plus cessé de revenir, de temps à autre, à cette formidable grâce apaisante, lumineuse et tendre. Je lui ai même consacré un chapitre dans le Panorama, tant elle imbue le réel d’une certaine magie (pas seulement chrétienne fort heureusement). Plaisir supplémentaire de ce volume-ci, un « hardcover » américain d’époque, à l’épais papier crémeux, portant la signature de l’auteur en fer à chaud sur le premier plat, plaisir donc que de redécouvrir une carte postale d’Ellen Kushner et Delia Sherman, qui m’avaient offert quelques Goudge en apprenant que j’en suis amateur. « We hope this sweet & soothing book brings you comfort & healing »… C’est parfaitement résumé, merci mes amies.
#2308
Lectures… Quoi donc cette dernière quinzaine ? Voyons voir, que je n’oublie rien : une amusante comédie policière de 1942, The Six Iron Spiders de Phoebe Atwood Taylor. Autrice américaine du Golden Age quasi inconnue chez nous, je l’ai déjà dit, mais qui me plaît beaucoup, toujours divertissante et astucieuse. Dragonhaven de Robin McKinley, traduit chez Mnémos, c’est de la fantasy plutôt jeunesse, très originale, fort agréable et enlevée. Deux Patrick Modiano, Pedigree sur ses souvenirs de jeunesse — totalement éclairant sur la source de son imaginaire, sur les personnages que le hantent et sur la « magie des rues » qu’il affectionne ; et De si braves garçons, illustration directe de cette inspiration, dans un roman à la structure assez originale — que de la narration à la première personne mais l’on passe d’un protagoniste à un autre sans grands repères. J’ai plusieurs fois songé à Rêve de Gloire de Roland C. Wagner, construction proche, ambiances voisines du fait de l’époque en partie narrée, j’ai presque lu ce Modiano comme une suite du Wagner, en fait, et ce fut à la fois fort plaisant et un peu mélancolique, comme il sied après tout à Modiano. Et d’autres souvenirs : ceux d’Henry Muller dans Trois pas en arrière, sur ses années comme homme à tout faire éditorial chez Grasset, c’est désuet et snob, captivant pourtant, touchant, merci professeur X. de me l’avoir conseillé.