Hier soir il faisait relativement bon et sur la terrasse, levant le nez, j’ai regardé la lune, pleine et imposante, devant laquelle glissaient des nuées bleutées. Ce soir, on nous annonçait la « super moon » mais j’ai beau scruter, le ciel reste vide, bouché d’un couvercle gris rougeâtre. Ah mais si, la voilà, elle se lève et le ciel se fragmente de nouveau en larges écailles bleues. La lune est là mais elle ne me semble pas plus grande qu’hier. Des nuées en échardes noires flottent au ras des toits, il s’agit en fait de déchirures vers le ciel nocturne. Un train passe en ronflant et quelque chose tinte au loin, vers le boulevard.
Archives de catégorie : nature
#2461
Hier soir, avant que la pluie ne se mette à tambouriner à la fenêtre et que ne gronde l’orage, j’ai entendu un vol de grues passer dans le ciel nocturne, en klaxonnant.
#2458
Il y a une mélancolie du chemin de fer, entretenue par l’entreprise SNCF elle-même ; quoique « entretenu » ne soit pas le terme le plus adéquat : l’herbe qui pousse entre les rails des emprises ferroviaires, cette herbe des talus chère à Réda, mais aussi ces grands entrepôts anciens, qui paraissent souvent en état d’abandon – comme à Libourne celui qui dresse au bord des voies le triangle édenté de son pignon aux vitres presque toutes brisées. Et ces tourelles dilapidées, ces pylônes rouillés, ces passerelles usées, ces wagons tagués garés entre deux bouquets de genets… Nos trains roulent au sein d’une archéologie, des souvenirs d’un autre siècle en dépit du métal lisse et du profil hi-tech des véhicules.
#2426
En cercles lents, le petit rapace tourne au-dessus du quartier, ailes largement tendues, rousses dans le soleil sur le fond bleu tendre du ciel. À chaque tour, il se décale un peu plus vers la gauche. Un bruit près de moi me distrait : la chute d’une feuille de figuier, jaunie par la chaleur. Lorsque je relève la tête, le faucon a disparu de ma fenêtre de vision.
#2420
Il semblerait que mon environnement immédiat ait gagné une chouette : voici quelques fois que, de nuit, j’entends un doux et discret hou-houuu. Au petit matin, j’ai enfin eu la confirmation, également, d’une présence de volatiles dans le plafond des toilettes. Depuis que je suis installé ici, j’entends de petits froissements sous ce toit, mais les animaux qui nichent là doivent s’introduire par l’autre côté, le jardin de la maison inoccupée, et je n’ai jamais su s’il s’agissait bien d’oiseaux comme je le supposais (plutôt que de pipistrelles, rares ou absentes des environs, ou de loirs), ni desquels. Ce matin à l’aube (littéralement), j’ai capté un léger piou-piou, confirmant mon soupçon. J’aime entendre ces bruissements, minuscule et rassurante présence : les architectures neuves, hermétiques et sans aspérités, provoquent une terrible hécatombe chez les petits passereaux. En Angleterre et dans d’autres pays, le moineau est devenu rare, 90% de leur population ayant disparue ; même à Paris, il y a une chute de 10% du nombre de « piafs ».