#2590

L’autre jour, un excellent camarade a cité un hommage à un écrivain gay venant de décéder et dont je n’avais jamais entendu parler, Mark Merlis. So, guess what? Je viens de lire Man About Town de Mark Merlis. Et je ne suis pas entièrement certain de savoir qu’en penser. Stylistiquement, c’est ordinaire, pas désagréable mais sans touche particulière. L’intrigue à proprement parler ne démarre que vers la page 160. Et tout ceci est… subtil, très en demi-teinte, un peu gris même, avec un protagoniste pas réellement sympathique, mou et hésitant, qui bosse sans états d’âme dans les milieux gouvernementaux de Washington — dont on obtient à la marge un tableau peu reluisant, fait d’incompétence et d’absence de marqueurs moraux ; je suis persuadé que ce ne serait pas mieux niveau français, bien sûr. Ce qui m’a fait continuer ma lecture, ce sont ces ruminations sur l’âge et l’identité gay, finalement au cœur de ce roman. Un peu comme lorsque j’avais lu Michael Tolliver Lives d’Armistead Maupin, la tendresse et le tonus en moins. Une lecture un peu triste, pas mal introspective et pas entièrement satisfaisante, dirai-je. Chez nous un tel roman aurait une couverture beigeasse. Souvent la littérature « blanche » me fait l’effet de grisaille, comme le ciel ce matin.