#3014

L’après-midi sous le figuier, les pieds dans l’herbe. Les yeux qui piquent de fatigue et la cervelle dolente, à lire un peu mais seulement un peu, et à écouter ce fond de ville depuis un coin de jardin, ou le contraire. Les longs chants de bronze des cloches d’une église, la rumeur indistincte des autobus sur le boulevard, les miaulements d’une chatte réclamant mon attention, et surtout les balancements frottés du feuillage dans le souffle de l’air. Chaque fois qu’une bourrasque inattendue bouscule les arbres me revient un souvenir de Bretagne, Saint-Brévin sous ses pins, ce caractéristique bruit du vent dans le calme.

#3013

Ces jours derniers si, sortant de chez moi, je tourne le coin de la rue, que celle-ci sent bon ! Le chèvrefeuille de l’arrêt de bus, les grands acacias au-dessus de la voie ferrée, le parfum entêtant d’un pieri auquel répond celui un peu plus loin d’une glycine. Senteurs du printemps, et chantent les rouge-queues. De quoi, un tout petit peu, entretenir le moral dans un monde plutôt moche ?