#4057

Un tantinet fourbu, après primo une nuit à mal dormir car un peu fiévreux, où j’ai donc pas mal cogité aux Mystères de l’Empire, un gros roman dans l’univers de Bodichiev auquel je commence à songer… puis sorti me promener vers 10h 30 et ayant traversé Bordeaux aller et retour à petits pas tellement piano qu’ils doivent être terriblement sano, ne suis rentré m’écrouler pour une sieste que vers 17h. Marché dans les rues aux ombres froides, apprécié la lumière d’automne qui ourlait les façades, croisé des tas de touristes espagnols aux conversations pleines de « donde », de « entonces » et de roulements, entendu des vieilles dames portugaises au bel accent chuintant, mangé avec des amis, regardé la flore des rues, humé le bon soleil d’octobre et froncé des yeux dans la lumière qui tavelait le fleuve.

#4056

Eh oui, pour la fiction je m’amuse à écrire sous pseudonyme : Olav Koulikov. Je l’ai dit depuis un moment déjà. Et j’ai eu le plaisir de voir publié le mois dernier le quatrième volet des enquêtes de Bodichiev, chez le petit éditeur Koikalit (les trois précédents étaient chez les Saisons de l’étrange). Ainsi ai-je donc aligné ces dernières années Mémoires d’un détective à vapeur, Souvenirs d’un détective à vapeur, le court roman Menace sur l’Empire et ce tout nouveau Confidences d’un détective à vapeur.

Dans une uchronie où règne sur une bonne partie du monde l’Empire anglo-russe, monsieur Bodichiev et son fidèle assistant Viat Koulikov mènent depuis la métropole de London des enquêtes plus ou moins « de l’étrange ». Quelque part entre Maigret et Poirot, avec quelques gouttes de SF ou de fantastique. Un univers qui me tient énormément à cœur et auquel je ne cesse de revenir, depuis la première nouvelle qui fut autrefois au sommaire de la fameuse anthologie de Serge Lehman, Escales sur l’horizon. L’on suit au gré des volumes et en filigrane leur carrière ; dans le prochain se trouvera notamment la toute dernière enquête de Bodichiev, en retraite à Biarritz, et le récent propose l’une de ses toutes premières avec le jeune Viat. Confidences réunit cinq nouvelles et six vignettes courtes : « L’affaire des masques », « Les oiseaux du cimetière », « Le tumulte de Noël », « Sous le vent dalmate », « Les fantômes d’Alwych », plus des short shorts sur des perso secondaires, Viat / Beauchamp / Sigerson / Goudounov / Mrs Cherrytail / Boadicée, et une chronologie.

Je viens, hier soir, de boucler le prochain recueil de mon détective privé et l’ai rendu à mon digne éditeur à moi que j’ai. Archives d’un détective à vapeur, cette fois. Six nouvelles et une novella : « La pomme et la paille », « La question de l’alchimiste », « Ministère de l’Intérieur », « Les chats de Battersea », « Péril en l’île », « Les deux morts de mademoiselle Rose » et « Un ptérosaure sur la grève ». Sont en cours de finition une novella, Les Arrière-mondes, un court roman, Les Trois cœurs, et j’ai juste débuté le recueil Voyages d’un détective à vapeur… Une nouvelle inédite sera au sommaire de Fiction l’imaginaire radical n°3, d’ici peu.

#4054

Back home, le cœur léger et le corps fourbu. Pas mal marché, beaucoup parlé, bien mangé, trié des textes et scanné des images, beaucoup lu également : le dernier Modiano (beau mais sans surprise), un peu de Jacques Ouvard (excellent et oublié polardeux catho du Masque dans les sixties), un peu de Simenon (le Petit Docteur). Retour à la normale, maintenant.

#4053

Le soleil du matin heurte l’œil et peint la prairie d’étincelles humides. Çà et là brille dans l’herbe le mauve des dernières fleurs de cupidone. Les chats s’approchent sous les vieux pruniers couverts de lichen. La sonnaille d’une église. Quelques pas sur la route, allons voir le champ d’à côté : que sont donc ces grappes de graines sombres ? Du millet. En face, la colline fait le dos rond, on croirait que la nature va ronronner, comme le matou blanc et gris à mes pieds. Las, quelques claquements au loin indique la présence de chasseurs, la plaie des campagnes. Sur le coteau aux genêts s’ouvrent des pistes fantômes entre les touffes de graminées. « Viens, les vins vont aux plages », dirait Rimbaud.