Les quelques averses ont rincé le ciel, maintenant d’un bleu dur, et enfin lavé les feuillages des blémissures de sable saharien. Un froid sec s’installe, bien loin des neiges qui accablent apparemment le reste du pays. Je dis souvent que la Nouvelle Aquitaine devrait prendre son indépendance. Sinon, j’avais bien débuté mon « gros roman » mais rien fait de plus depuis deux jours qu’une phrase en passant (« En bas, posté à l’entrée de la grande artère commerciale, un orgue limonaire rémoulait les airs de quelques chansons populaires, dont les notes montaient vers lui en grelotant ») car boulot ovin + relecture de mon prochain recueil, c’est bien aussi. Dimanche, signature au salon de Chaniers (près de Saintes), le week-end suivant salon Escale du Livre à Bordeaux, je ne vais guère chômer ces temps-ci.
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#5018
Le beau-livre que j’achève de mettre en page, Science-fiction !, utilise beaucoup la métaphore du voyage pour exprimer l’une des fonctions de cette littérature. Il s’agit d’un élément que nous avons saisi a postériori, en bâtissant ce grand puzzle d’articles et d’images. Et bien entendu, ça me parle, car du voyage, j’en manque terriblement. Ainsi, j’envisage, au-delà du « gros roman » que je débute, de consacrer sans doute, un jour, un dernier petit recueil à monsieur Bodichiev, qui s’intitulerait « Voyages d’un détective à vapeur ». Une seule nouvelle est déjà écrite (celle juste parue dans le troisième Fiction l’imaginaire radical), une autre est débutée, qui commence à Lisbonne mais qui devrait se conclure à Rome — et après beaucoup d’hésitations et de reports, il semblerait qu’effectivement j’aille à Rome une petite semaine fin avril. Une éternité que j’ai envie d’y retourner. Dans d’autres textes, c’est tristement ironique, j’ai envoyé Bodichiev en voyage à Kiev et à Odessa — las, jamais je n’irai, comme c’est parti. Vu les régimes tyranniques et homophobes de ces pays j’avais déjà fait une croix sur Saint-Pétersbourg, Istanbul ou Budapest, j’espérais encore me rendre un jour à la belle Odessa… Le monde se referme. En dépit du Brexit j’aimerai bien retourner à Londres et en Écosse, j’y songes souvent.