Tout fait ventre, dans l’imaginaire. Hier à Champignac, mon parrain sachant qu’à lire je fatigue vite eut l’idée charmante de me faire une lecture à haute voix du roman qu’il venait de prendre, un Pierre Loti. Ample langue classique, le beau style jusqu’à la préciosité, et des descriptions riches, vécues, goûteuses, de l’Istanbul du début du siècle dernier. Et outre le plaisir certain de cette séance, voici qui reliait comme magiquement avec une idée que je brassais vaguement pour le « roman choral » de Bodichiev que je commence à assembler dans ma tête : un segment à Istanbul. Un paysage émerge, de petites scènes s’esquissent.
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#4013
Fini tout de même une longue scène de ma nouvelle, coupé à la grande cisaille quelques fâcheuses lianes de ronces, pris à la dictée un mail de mon parrain, terminé de lire le prochain roman de Nikolavitch ; maintenant je vais retourner à Sayers (ou à Pierre Loti) et au repos, tandis que l’aigle, un milan je suppose, tourne au-dessus des prairies avec des tiuuuuu-tiuuuuu dans l’azur voilé.
#4012
Témoin de ce que mon organisme est passablement perturbé par ce problème de santé, ces temps-ci je me lève tôt. Et puisque ce week-end à Champignac semble se faire sous le signe d’une fragile stabilité, j’ai donc écrit de bonne heure, à la petite table de ma chambre, devant le spectacle par la fenêtre de la lumière matinale mouvant sur la prairie et les grands arbres. Chaque moment de répit est bon pour grappiller une petite avancée dans mes travaux de rédaction. Le vertige et la nausée reviennent vite, me frustrant au milieu d’une scène.
#4009
Vers 2 heures du matin, réveillé par un cauchemar de ma vieille Jabule ; câlin, la chatte se rendort mais moi pas. Les petites cellules grises se mettent à s’agiter et, allant chercher l’iPhone, je note deux bouts de scènes, l’une brève pour la nouvelle en cours, l’autre assez longue pour la novella itou ; les deux ajoutant un détail encore manquant dans le cycle, les clubs anglais. Satisfait du minuscule labeur accompli, je replonge entre les bras de Morphée.
#4008
On prend les petites victoires que l’on a : parvenu ce matin à un peu avancer ma nouvelle, Viat vient enfin de traverser le pont pour sa soirée à Chelsea. La nausée arrive vite et un soupçon de vertige. Mais c’est que dans ma tête j’ai beaucoup avancé sur la construction de cette petite histoire, au point d’en entrevoir la conclusion, et qu’il ne faudrait pas que j’oublie les bonnes idées qui me viennent le soir.