#2759

Je lis en ce moment un petit polar à la Simenon datant de 1958, L’Homme au chapeau melon de Léonce Peillard, agréablement bien troussé et plaisamment désuet. Et m’amusent comme souvent dans cette vieille littérature française nombre de détails du quotidien, notamment tous ces tissus que l’on a oublié : « un fauteuil de reps usé »…

#2745

Hum, il est assez amusant (quoique très vain) d’établir une sorte de palmarès en fin d’année, genre les bouquins que j’ai préférés au long de mes lectures 2018… Pas facile, déjà ma mémoire ne retient guère une telle liste, mais à l’examen des photos et commentaires que j’ai pu faire, allez, essayons (hors ce que j’ai publié, s’entend). Dans un complet désordre, quelques livres qui m’ont marqué / séduit plus particulièrement… Je vais en oublier lamentablement, c’est casse-gueule…

– L’essai Concretopia de John Grindrod, qui a parlé à mon amour du brutalisme et des utopies architecturales seventies.
Krollebitches – Souvenirs même pas en bande dessinée de Jean-Christophe Menu
– Les derniers « Bryant & May » de Christopher Fowler et « Rivières de Londres » de Ben Aaronovitch (les BD comprises), toujours aussi réjouissants
– Tout le hellboyverse de Mignola et plus particulièrement le BPRD (je fini une relecture complète…)
La Société des faux visages de Xavier Mauméjean
Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka
L’Aubier de Michel Suffran
Le Mystère du Léopard de Renée Dunan (un roman policier de 1931)
Something Coming Through de Paul McAuley (polar-sf)
The Hotel Between de Sean Easley (fantasy jeunesse)
Agatha Oddly de Lena Jones (polar jeunesse)
The Lifters de Dave Eggers (fantasy jeunesse)
– Encore relu Rue des boutiques obscures de Modiano
– Encore relu Kraken de China Miéville
– La suite de l’intégrale Romano Scarpa
Les Lumières de la nuit de Lorena Alvarez (BD magique)
Anders et le volcan de Gregory Mackay (aussi)

#2739

Sous ce ciel d’étain, avec ce vent aigre et la pluie menaçant, je ne m’attendais guère à trouver à la brocante dominicale moult opportunités livresques, mais allez, cela faisait plusieurs fois que je n’y allais pas, et puis je manquais de victuailles fromagères. Eh bien, ce ne fut pas si mal, il y avait même une partie des Jean Ray en Marabout — mais avec l’intégrale Alma qui vient de s’achever je fus raisonnable. Un peu d’enfantina, aussi, pas sur la photo. Et l’on va rester à s’enfricher chez soi, vu la météo peu clémente. Ce n’est pas comme si je manquais de lectures.

#2738

J’ai publié il y a longtemps une nouvelle de Marie-Pierre Najman (autrice ayant depuis hélas décidé de cesser d’écrire, c’est une perte), qui postulait une société où les textes de science-fiction seraient parfois réécrits par des auteurs plus récents, afin de leur redonner une actualité de ton et de style. Dans la réalité, ça c’est rarement pratiqué — de mémoire, je ne vois guère à citer que la réécriture par John Scalzi du premier Fuzzy Sapiens de H. Beam Piper (et je n’avais guère été convaincu par l’exercice, vu que Scalzi n’écrit pas notablement mieux que Piper, n’a ni style, ni ton ni idéologie très différents de Piper, et que le texte de ce dernier demeure aussi lisible qu’agréable).

J’ai relu la nuit avant-dernière Une porte sur l’été de Robert Heinlein (en V.O.) et, franchement, dans l’idéal il faudrait que quelqu’un le réécrive, de nos jours. Parce que l’écriture de ce roman de 1957 est indigente, sa narration pesante et mal fichue, les conceptions de l’auteur de la technologie en tant que simple bricolage risibles (ou attendrissantes, si l’on veut être gentil), ses digressions embarrassantes et la fin du roman rien moins que ridiculement réac. Et le tout atrocement daté. Mais cependant, un tel roman demeure dans le souvenir ému de ses lecteurs, et ce n’est pas pour rien : l’attachement du protagoniste à son chat est très touchant, tout l’imbroglio de croisements temporels est fort astucieux. Cette petite comédie lourdingue et réac pourrait somme toute redevenir un joli roman léger et malin, si on le réécrivait de manière plus contemporaine — et ce, même en conservant l’aspect « gros boulons et gros tuyaux » de sa technologie, qui présente une esthétique délicieusement décalée. Mais en l’état, hum, non. Pour moi, c’est juste du « pulp » rigolo mais médiocre ; des idées amusantes mais de la bien mauvaise littérature.

#2733

Dans le flot de tout ce que je lis, torrentiel s’il en est et tous genres confondus, il y a deux auteurs, / deux séries que je saisi avec gourmandise dés parution et qu’en général je me précipite pour lire, aussitôt. Il s’agit des « Bryant & May » de Christopher Fowler (non traduits) et des « Rivières de Londres » de Ben Aaronovitch (traduits). Du polar dans les deux cas, simplement weird dans le premier et carrément fantasy urbaine dans le deuxième — et la nouveauté de ce dernier est arrivée hier matin, j’en ai commencé la lecture hier soir, avec toujours le même plaisir.

Oui, je lis énormément et en permanence — et je ne regarde plus du tout d’images qui bougent, avec la médiocrité du run actuel de Doctor Who, c’est même hélas mes dernières « images qui bougent » qui s’effacent. Alors hier soir, j’ai réalisé qu’il y avait un petit coin du salon qui « manquait » de livres : j’ai poussé à fond contre le mur le bête écran noir et le lecteur argenté de dévédé, et posé devant deux immenses bédés, voilà, c’est mieux.