#5180

… et ce soir j’écoute tonner l’orage, dans la pénombre confortable de ce cocon tissé d’obsessions qu’est ma bibliothèque. Et de repenser à cette vieille dame croisée en revenant de ma brève excursion à la manifestation de mardi. La jupe plissée noire longue jusqu’aux chevilles, les escarpins noirs, le gilet anthracite boutonné jusqu’en haut, et le bonnet d´astrakan également noir. Ce visage blême, les membres menus, la démarche lente, bien droite et le regard songeur. Intemporelle : les vieilles dames ne lui ressemblent-elles pas toutes, depuis au moins l’époque victorienne ?

#5179

Il bruine, on nous annonce de la pluie pour toute la semaine et peut-être la suivante : occasion de se réjouir, après une si longue sécheresse hivernale. J’écoute avec plaisir la lente et monotone chanson de l’averse, dans la lumière grise. Humeur méditative pour journée de pause.

#5177

Mon auteur préféré vient de mourir. J’ai appris cela tout à l’heure alors que je me trouvais en bus, et c’est bête, mais j’ai eu envie de chialer. Pourtant on le savait, il était malade depuis très longtemps et avait fermé son blog en janvier. Ça reste un choc et une immense tristesse, j’adorais ce mec, sans jamais l’avoir rencontré — Christopher Fowler. Auteur d’horreur, au départ, puis, étant un fou d’érudition sur Londres, il s’était envolé avec sa série de roman policier étrange, « Bryant & May ». Je n’ai pas encore lu les deux derniers, je me les gardais — pas lu encore le polar qu’il a eu le temps d’écrire grâce à sa longue rémission, ni sa deuxième autobio alors que j’ai déjà lu deux fois la première, si drôle et si touchante. Je m’attendais à la mauvaise nouvelle et elle me frappe quand même de plein fouet.