#6075

Après la « microcon » d’hier avec plein de vieux camarades (insérer ici une citation des Tontons flingueurs) et un joli vide-grenier ce matin en compagnie du sieur Pagel, retour au calme plat mais grésillant d’un dimanche chaud où ne s’entendent plus que les cigales et, de temps à autre, une trille de passereau, les corneilles qui tout à l’heure bavardaient au loin s’étant faites silencieuses. Un couple de phalènes va et vient dans un vrombissement d’ailes poudreuses. Une bribe d’été.

#6074

Week-end chez un gentleman-farmer de mes amis, moment de pause dans le silence de la campagne. Silence ? Écoutant le chant des oiseaux je réalise qu’à des moments l’environnement sature presque de sons, des exhalations rythmiques discrètes et omniprésentes, la musique des syrinx. Les roucoulements des pigeons sur le versant d’une colline à gauche et dans les arbres en haut d’une autre à droite, les crépitements à l’orée des genêts, les pépiements et les gazouillis dans ces derniers, un chant qui s’élève dans la haie, quelques arpèges du côté des pruniers, une ligne répétitive, une trille, et puis le passage sombre d’un croassement. Un petit rapace vient juste d’ajouter à tout cela ses appels rauques. Avec quelques bourdonnements de mouches, et le vaste silence par-dessus. Dans l’air immobile flottent aussi le parfum des chèvrefeuilles et une pointe de foin en provenance des deux chevaux, de l’autre côté de la maison. Presque rien : le calme.

#6073

Suis en train de lire, avec délice et pas mal d’éclats de rire, le journal de voyage de Iain Banks en Écosse à la recherche des whiskys, Raw Spirit. J’y lis à l’instant « In common with a lot of writers and not a few readers, I kind of collect words ». Hier matin mon ami Fabrice en a utilisé un très joli, une lambourde. Les mots, cette source continue de découvertes – en danger des détournements idéologiques et des érosions par les sots et les fats.

#6072

Grisaille et crachin, la promenade du samedi matin fut vivifiante et passa par la Villa Valmont, résidence d’écriture et espace d’exposition que je n’avais pas encore visité, honte à moi, superbe lieu niché au creux d’une forêt sur les coteaux de Lormont.

#6071

Des flammèches sont en train d’éclore. Et je lis, je lis. Des rattrapages, en quelque sorte : L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon et The Amazing Adventures of Kavalier & Clay de Michael Chabon. Beaucoup apprécié les deux, mais à des degrés différents : le Zafon est très mélo et trop hétéro pour mes goûts, le Chabon plus littéraire et l’un des protagonistes est gay. Dans les deux cas, des environnements politiques de cauchemar, le franquisme et le nazisme, comme si j’avais besoin de cela dans le contexte immédiat. Je viens de commencer la lecture d’un autre pavé connu, 1Q84 d’Haruki Murakami, très intrigant comme toujours.