#5058

Nuit trop chaude, pluie du matin et maintenant la lente montée de la température dans mon patio heureusement verdoyant. Je lis une bio de Henry James et dans le ciel s’inscrivent de grands frottis blancs, comme les empreintes digitales d’un titan de l’autre côté de la voûte ou affleurant d’une réalité parallèle.

#5057

Sous le ciel tour à tour voilé ou gribouillé, dans le silence de Champignac, je me tiens comme suspendu, immobile, au bord de l’agitation de la rentrée, celle qui m’attend à partir du lendemain. Les bambous oscillent au-dessus de la mare asséchée, les frondaisons des grands arbres agitent un bruit de marée. Un semis de menthe blanche en fleur couvre les prairies fauchées il y a quelques semaines, à nouveau verdoyantes. Juste un moment.

#5055

Grand orage cette nuit dont les grêlons claquaient sur la table du patio avec des sifflements métalliques. Au matin, tous les buissons au long du chemin clignent d’alignements de gouttelettes. Dans le tram deux dames discutent en portugais du prix du poisson à Lisbonne. Le soleil est déjà chaud.

#5054

Citoyen de la ville, lors de mes week-ends à la campagne je ne lasse pas de m’enthousiasmer des quelques animaux que j’y peux observer : monté en haut du domaine pour aller voir les chevaux d’à côté, j’ai dérangé deux chevreuils et trois grands oiseaux blancs, certainement des aigrettes. Ce midi un petit rapace, buse ou faucon, se tenait sur le fil électrique au-dessus d’un pré. Joies sans doute naïves d’un vieil urbain.