Une poignée de journées assez agitées, épuisantes et malgré tout fort agréables. Tout d’abord le retour des baroudeurs, Simon et Gwenn, pour le vernissage de l’expo des photos de Sur la piste de Tarzan. Cela se déroula sans anicroche, il me semble qu’il y a eu du monde — en tout cas plein de gens que je ne connaissais pas, et le galeriste non plus, ce qui semble plutôt bon signe. Et puis des amis et connaissances, bien sûr. Amusant de voir le graphiste Sébastien Hayez et les deux auteurs faire enfin connaissance, après avoir pourtant réalisé deux ouvrages ensemble. Ensuite, en dépit de la fatigue de deux nuits trop courtes, ce fut le temps du « marathon » de mise en page avec Julien Bétan, pour boucler le recueil sur Alan Moore qu’il a dirigé. Mission accomplie avec brio, quoique je suis un peu sur les rotules. L’ouvrage est très beau et carrément passionnant, il nous semble en fait que c’est à ce jour le « Bibliothèque des miroirs » le plus idéalement abouti. Sinon, bouclé aussi les Nombreuses vies de Nestor Burma, troisième contribution de Jacques Baudou à l’édifice « Bibliothèque rouge ». France années cinquante, encore une autre ambiance pour la collection. Il partira demain chez l’imprimeur. Je dois aussi rendre le catalogue, à un autre imprimeur. Le titre Tancrède d’Ugo Bellagamba s’y orne d’une ô combien plaisante mention de son prix Rosny aîné reçu ce week-end.
Archives mensuelles : août 2010
#1925
Lectures du moment : Histoire du snobisme de Frédéric Rouvillois, et Maigret s’amuse de Simenon. Le premier à la fois parce que je m’y reconnais ainsi qu’un mien futur-ex-coloc ; et parce qu’un peu pour la bio de Holmes et beaucoup pour la bio de Lupin, c’est utile et instructif. Et fort amusant. Le second parce que m’étant délecté de l’Agence O j’ai eu envie de continuer dans le toujours délicieux Simenon. Et c’est là lecture de saison : Maigret a pris 17 jours de vacances, en août, ses premiers congés depuis trois ans, et il flâne avec son épouse dans Paris désert, prend le temps de vivre, s’amuse à suivre une enquête par le seul biais de la presse quotidienne.
Visionnages du moment : la série teen anglaise Skins ; vu les deux premières saisons, la deuxième est un peu trop mélodramatique, mais ça reste très amusant, incroyablement trash — jamais en France on aurait simplement le droit de diffuser une série pareille. Skins me plaît autant que, il y a quelques années, Queer As Folk (l’original anglais), dans un esprit semblable. Vu aussi la première saison des Misfits, qui est un réjouissant Skins-like avec des super-pouvoirs. Commencé Grandma’s House, au format assez étrange, entre sitcom et série classique, où le jeune présentateur Simon Amstel (co-scénariste de l’épisode le plus barré de Skins, celui en Russie) se met en scène, ça a l’air bien amusant. Par curiosité plutôt historique, j’ai aussi vu quelques épisodes de vieilles séries de la BBC, ambiance noir et blanc, ou couleurs délavées : Maigret (les intrigues de Simenon à la sauce anglaise, étrange décalage), Paul Temple (un détective de la radio, adaptation télé plutôt médiocre), les Famous Five (d’après Enid Blyton, formidablement fidèle), J. G. Reeder (d’après Edgar Walace, très bon), quelques « rivaux de Sherlock Holmes » (dont le Carnacki)…
#1924
#1923
Quelques jours de vacances, at home. Un temps pour picorer dans des essais historiques afin de saisir quelques éléments supplémentaires en vue d’augmenter les bios de Holmes, Lupin et Poirot. Pour lire des Peter Robinson (Patrice Duvic m’avait dans le temps conseillé de lire cet auteur, connaissant mes goûts en matière de polar — il avait raison, et il en devint de plus l’éditeur français). Pour lire un vieux chef-d’œuvre méconnu du roman policier (Les Dossiers de l’Agence O de Simenon, trouvé d’occasion dans une jolie reliure cuir, à défaut d’être parvenu à le commander par la Fnac — qui interdit désormais à ses libraires la commande des très vieux titres, pourtant encore disponibles dans les fonds de Gallimard). Pour avancer un peu une nouvelle de Bodichiev débutée il y a des lustres. Pour ranger l’appart et aménager la cave. Pour respirer dans des journées lentes et silencieuses comme si le jour s’étirait en bâillant.
#1922
Chaque semaine, je me fais une joie d’ouvrir le nouveau numéro de Spirou. Tout n’est pas bon ni à mon goût, loin s’en faut, mais en 52 pages par semaine ça laisse de la marge. Et puis à l’instant j’ouvre le n°3776 et une double page cernée de mauve tendre me frappe l’oeil: « Jojo, un peu plus orphelin ». Le dessinateur André Geerts est décédé le mardi 27 juillet 2010. Merde. Merde-merde-merde. J’adore Jojo. Sous ses dehors gentillets, cette bédé me fait rire énormément, me touche aussi, c’est beau, c’est tendre, d’une intelligence formidable, et son dessin était d’une justesse épatante. Largement une de mes bédés favorites. Merde, quoi.