#2477

Lu ces derniers jours deux romans de Lisa Goldstein, pour moi l’une des très grandes dames de la fantasy — assez peu traduite en France. J’attaque un Graham Joyce, bien mieux suivi en traduction. L’approche littéraire du merveilleux semble avoir acquis jusqu’à présent nettement moins de légitimité, de reconnaissance disons, que celle-ci en fantastique, classique et reconnue. la fantasy demeure dominée, écrasée, par la pression commerciale, ce qui fait que nombre des auteurs les plus riches du genre ont toujours peiné à être publiés, sans même parler d’être traduits.

« Whenever they had a shock or experienced a disturbance of any kind they had poured tea on it (…) The fact is they poured tea on it even when they hadn’t had a shock, usually six or seven times à day. » (Graham Joyce)

#2475

Chaque jour une mauvaise nouvelle pour les métiers du livre, sur la sinistre de la culture et ses grandes idées, sur la BnF et la Sofia organisés pour détourner notre patrimoine, sur les fonctionnaires de la culture qui se mettent dans leur poche tout le budget, sur la TVA qui n’augmente que pour les auteurs, sur Frémion viré de chez Fluide, sur les mises en place qui ne cessent de chuter, sur Guillaume Sarkozy et ses copains qui veulent bouffer la Sécu, etc. Ce réel est un peu usant.

#2474

Sous la douche ce matin, j’entends soudain quelques crash et badaboum en provenance du salon puis du bureau. Enveloppé de mon confortable peignoir de couleur bordeaux (forcément), je me lance dans une investigation. Aha, comme dirait Harry Dickson sous la plume de Robert Darvel, l’étroit croupion de Mandou s’agite auprès de l’imprimante. L’animal file vers l’entrée, dépose son forfait sur le large paillasson. Un moineau, bien entendu, il fallait bien que cela arrive, à force que ces sots volatiles fassent d’audacieux plongeons au-dessus de la terrasse. Bref, la criminelle en fourrure joue avec sa proie emplumée, qui s’agite, tressaute, pépie faiblement. Quelques rémiges et brins de duvet furent semés en mon logis. Enfin, la petite chatte s’avance vers moi, l’air candide. Je me baisse donc vers l’oiseau, monte le déposer sur le toit en me penchant par un vasistas, et redescend passer l’aspirateur sur les restes misérables de cette chasse sauvage.