#2355

Je lisais hier cet article et suis tout à fait d’accord avec cette déclaration du photographe : « As I got older and became interested in « visual » things, I began to re-evaluate these buildings that my parents generation hated so much and found that there was something I liked about a lot of them. » Bien sûr pour ma part je n’ai pas eu à attendre ce regain d’intérêt pour le modernisme et le brutalisme, étant enfant de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, je me suis toujours senti concerné par l’utopie urbanistique seventies. Devant d’ailleurs séjourner un peu à Paris début juin, pour le boulot, je prévois de refaire un petit pèlerinage à Cergy, véritable musée à ciel ouvert de l’architecture de cette époque. Quand ils sont issus du travail d’excellents architectes, modernisme et brutalisme ne sont pas cette pesante et ordinaire laideur qui ont tant conduit à leur rejet, mais une forme fascinante d’art. Et la semaine dernière à Londres, j’ai introduit Julien au magistral d’un Brunswick Centre, d’un National Theatre et, surtout, de l’incroyable quartier de Barbican — tout comme j’avais séduit Christine avec le quartier de Mériadeck, ici. J’adore cela, le beau brutalisme.

#2354

Hier soir j’ai relu des Nanar & Jujube de Gotlib, je me suis décidé il y a quelques mois à racheter cette intégrale et celles de Gai-Luron, fort heureusement encore dispo (« racheter » car offertes à mon coloc autrefois). C’est bien, d’ailleurs Gotlib c’est tout le temps bien. Et là je lis Chroquettes de Jean-Christophe Menu, paru il y a peu chez Fluide Glacial, et il parle un peu de Gotlib. J’aime bien Menu, aussi bien son trait tordu que ses propos, et ce n’est pas nouveau, dans le temps j’achetais ses fanzines chaque année à Angoulême — et il faisait déjà la gueule. Je me fous de ce qu’il dit en musique — les goûts musicaux sont parmi les choses les moins partageables, je trouve, et je n’ai pas du tout les siens (euphémisme) — mais le reste, la vie, les souvenirs, la bédé, tout cela mêlé, me semble remarquable dans son agencement comme dans sa pertinence ronchonne.