#2488

Un jour que nous bossions ensemble sur un dossier de presse sur la fantasy, je fis une allusion à Flaubert ; aussitôt mon excellent camarade Fred Weil, le boss mnémosien, me confia qu’il se tâtait depuis plusieurs années pour faire une belle édition de Salammbô. Je lui confiai en retour que pour ma part je caressais depuis longtemps l’envie de faire une belle édition du Voyage en Orient, un gros carnet de voyage qui fut longtemps indisponible et dont ma lecture, dans une grande reliure en cuir, m’avait enchanté par la force d’un exotisme qui valait bien celui de nombre de mondes de fantasy… Bon, mes envies flaubertiennes, je les avais déjà un peu conduites avec la sortie d’un tirage limité de son théâtre, mais et si l’on rêvait soudain d’une collection de beaux livres revendiquant ainsi de grands textes pour le patrimoine des littératures de genre ? Nous mîmes donc en chantier ces deux volumes — pour finalement voir notre enthousiasme naïf douché par notre diffuseur, qui jugeait cela franchement invendable. Damned and gosh. Alors tant pis, et si l’on essayait de quand même les faire exister, ne serait-ce qu’à tirage limité en VPC, ces deux livres ? Quelques devis et quelques maquettes plus tard, nous avons donc lancé une souscription, en visant un minimum de 15 exemplaires pour rendre cette gentille folie possible…

Image Post FB FP Flaubert OK

 

#2487

La Poste dans ses bonnes œuvres : hier un client VPC des Moutons électriques me dit qu’il a bien reçu l’enveloppe dans laquelle je lui ai expédié le tirage de tête du Christine Luce… mais qu’à la place il y a avait un sweat-shirt rouge ?! Et aujourd’hui un autre souscripteur me dit que l’enveloppe reçue était ouverte, des deux tirages limités commandés il y avait bien le Jules Lermina mais pas le Luce… Allons bon, Christine, tu vas devenir favorite chez les postiers indélicats ?

#2485

san francisco001Un cliché assurément plus récent : juin 1996, San Francisco, photo prise dans le métro par mon excellent camarade Patrick M., alors que j’épluchais un bottin pour trouver quelques adresses supplémentaires de librairies. L’un des plus beaux voyages que j’ai jamais fait, ce long séjour sur la Baie. Et mon tout premier journal tenu. Nous logions chez Bruno B. à Berkeley, une vingtaine de jours sous le soleil, sous la brume, par les collines, par les rues, avec même une escapade de deux jours à Los Angeles. Des gargotes tex-mex, des tas de gargotes tex-mex. Et des librairies, des tas de librairies — dont pour la première, le soir de notre arrivée, une lecture-dédicace de Bradley Denton.

#2484

astoria001L’Astoria, salle de concert londonienne mythique, nous l’ignorions mais nous étions bien peu de temps avant qu’elle ne soit rasée. De longues années durant, ensuite, le carrefour de Tottenham Court Road, si longtemps dominé par ces deux Mecque musicales qu’étaient l’Astoria et le Virgin Megastore, sera réduit à un trou immense, un chantier dont on ne voyait pas la fin — à ma connaissance, il n’est toujours pas achevé au moment où j’écris ces lignes. Tombé sous les coups de butoir de l’aseptisation commerciale, comme le sera bientôt également Denmark Street, non loin. L’Astoria en ces derniers feux qui nous offrit deux soirées de progressive rock : un bout de reformation de Renaissance (ah, la voix d’Annie Haslam) en première partie de Caravan, puis le lendemain les Spock’s Beard (vulgarité américaine, hélas). Bien des années auparavant, j’avais aussi connu les derniers feux du non moins mythique Marquee, pour un concert d’IQ avec Geoff Mann en première partie (chanteur de Twelfth Night, il devait mourir d’un cancer quelques mois plus tard — souvenir ému d’une « Love Song » reprise en cœur par toute la salle).