#2475

Ce matin j’ai rêvé d’une grande ville à la campagne, le souvenir s’estompe déjà mais m’en demeurent quelques impressions entre Londres et Lisbonne… Je ne sais pourquoi je pense tant à cette dernière, ces jours-ci, si ce n’est qu’il s’agit d’un de mes coups de cœurs, un des voyages que j’ai préféré. Qu’est-ce qui fait que j’ai tant aimé Lisbonne, San Francisco, Édimbourg ou Venise et que j’ai moins eu de feeling pour Amsterdam, Florence, Vienne ou Barcelone? Mystérieuse alchimie des villes.

Je crois que si j’avais de l’argent, je voyagerai pas mal. En l’état, eh bien, au moins puis-je me réjouir à la perspective d’un petit tour à Bruxelles en mars prochain (pour la foire du livre) et, plus encore, d’une semaine à Londres réservée en compagnie d’une amie chère pour début avril. Je note déjà des expo qu’il faudrait que l’on aille voir – Tove Jansson au South Bank, l’art queer à la Tate Britain, le nouveau musée du design…

Mais les façades multicolores de Lisbonne hantent étrangement mon paysage mental en ce dernier matin de l’année.

#2474

C’était bien la petite fête d’hier soir chez moi. Bon, il y a eu quelques épisodes un peu curieux, en particulier de trouver dans un coin, après le départ de tout le monde, une bougie « Nuit érotique » (c’est marqué dessus). Mais sinon, on a notamment bu du champagne en levant nos coupes pour célébrer la mort annoncée de la spoliation ReLire, en l’honneur de Yal et Sara.

#2473

C’est lui, ce ciel d’hiver illimité, fragile,
Où les mots ont la transparence et la délicatesse du givre,
Et la peau froide enfin son ancien parfum de forêt,
C’est lui qui nous contient, qui est notre exacte demeure.

(Je pensais à Jacques Réda, tout à l’heure, en contemplant le ciel si froid et cette lumière si dure.)

#2471

C’était aujourd’hui la journée mondiale de lutte contre le sida. Je me souviens encore parfaitement du moment où j’ai appris la mort du chanteur Klaus Nomi, je traversais la rue un peu au-dessus de la galerie des beaux-arts, j’étais étudiant à Bordeaux, je découvrais ma sexualité et l’on parlait soudain de cette maladie, je ne comprenais pas. Je me souviens encore parfaitement du moment où j’ai appris la mort de Michel Foucault, je remontais le cours de l’Yser depuis les Capu, je ne comprenais toujours pas, une peur, un vertige, une abstraction.