2655

J’ai pas mal causé ces temps derniers, sur le web (deux entretiens sur des sites, ici et ) mais aussi en vrai, devant 37 bibliothécaires et 8 libraires du Poitou-Charente l’autre matin à Niort (en compagnie des responsables de Mirobole et de Monsieur Toussaint Louverture, 40 mn chacun — on doit remettre ça à Saintes en décembre), puis le soir suivant dans une médiathèque en banlieue bordelaise, en compagnie plaisante de Laurent Queyssi et Patrick Marcel, et ma foi il y avait une trentaine de spectateurs juste pour nous écouter raconter nos histoires entre copains (photo par F. Selsis). Pour Niort et Saintes, c’est l’agence poitevine du livre qui organise ces rencontres, et ce qui est très bien c’est que les éditeurs ont été demandés expressément par vote des bibliothèques. Hé hé, c’est bon, de se sentir désiré !

2654

Hier j’ai appris avec choc et tristesse la mort de Mary Rosenblum, une autrice américaine que j’avais un peu publiée et dont j’aimais beaucoup l’œuvre. C’est quelqu’un avec qui j’avais correspondu, agréablement ; elle n’était pas parvenue à faire carrière et se consacrait depuis à conseiller / retravailler des manuscrits. Aux Moutons électriques, son roman Chimère avait été un de nos gros échecs (en 2009), je n’ai jamais bien compris pourquoi. Bref, voici ce que j’écrivais pour l’encyclopédie de Goimard chez l’Atalante qui n’a jamais vue le jour :

Romancière et nouvelliste américaine. Ayant débutée en 1990 dans Asimov’s, elle publie de nombreuses nouvelles de SF (certaines réunies dans Synthesis and Other Virtual Realities, 1996), parmi lesquelles un cycle post-apocalyptique aux tonalités proche de Michael Coney, un futur proche dominé par la sécheresse dans l’univers duquel elle situe aussi son premier roman, The Drylands (1993). À la fin de la même année, elle publie Chimère (Chimera), certainement l’un des plus beaux exemples de l’école de SF « post-cyber » qui fleurit brièvement aux États-Unis en 1992-94. Aux côtés d’autrices comme Melissa Scott ou Kathleen Ann Goonan, elle y illustre une approche à la fois très technologique et humaine de la SF, comme un pont entre la « speculative fiction » (avec de fortes préoccupations pour l’art et la création artistique) et le cyberpunk, tout en s’inscrivant dans le prolongement du « néo-classique » d’un auteur comme John Varley : futur proche, cadre de space opera restreint au système solaire, omniprésence du web et de la virtualité. Son troisième roman, The Stone Garden (1995) relève également de cette approche qui, ayant échouée à séduire un public suffisant, la conduit malheureusement à quitter le domaine de la SF pour celui du roman policier (les enquêtes horticoles de Rachel O’Connor, 4 volumes, 1999-2002, sous le pseud. Mary Freeman). Son éditeur de polar ayant changé, elle revient ensuite aux littératures de l’imaginaire, avec des nouvelles de réalisme magique et de SF, à sa thématique de la sécheresse avec Water Rites (2006) et un nouveau space opera revenant à son inspiration « post-cyber », Horizons (2007).