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Cherchant quelques traces d’une précédente esquisse de nouvelle sur Bruxelles (hélas j’en ai perdu les notes), je suis retombé au sein de mon blog… sur les débuts de mon travail sur Bodichiev. Il y a donc bel et bien 20 ans de cela, et moi qui alors pensais mettre 5 ans sur ce projet. J’hésite entre le rire amer et le ricanement sardonique. Mais je parviens à mes fins, et le cycle tout de même a pris un peu plus d’ampleur qu’envisagé au départ. Je ne sais déjà plus, en revanche, quand exactement j’ai commencé à bosser sur le présent roman — ces week-ends estivaux ayant permis d’accélérer la cadence et de l’achever, enfin je l’espère. Et maintenant que c’est fait, je commence à lire le « polar » de Robbe-Grillet, Les Gommes, son roman presque policier précurseur du Nouveau roman. Je n’avais pas osé le lire auparavant, de crainte qu’il ne m’influence. Oh, non pas que j’ai la prétention de me comparer à lui, mais le fait est que j’ai essayé de bâtir un roman à la fois choral, descriptif d’une ville et de sa vie, policier bien sûr, simultanéiste et un peu dans le mode moderniste. Et mes influences furent bien assez nombreuses comme cela, de Perec à Loti (les deux y sont figurants, de ce fait) en passant par Romains, Mauriac fils, Fargue, Beucler, Gracq, et j’en oublie… et même des choses plus étranges comme des clins d’œil à Ric Hochet (!) et à Blake et Mortimer, ou à l’oublié Francis de Croisset… Pour être tellement lecteur de polar, de SF et de fantasy, justement je ne me sens pas d’écrire un roman de plus dans ces genres où tant et tant d’auteurs font si bien – je me suis toujours dit qu’il fallait que j’ai juste ma propre voix, aussi mineure et « hors champs » soit-elle. D’où le refus par tant d’éditeurs — avant Folio — et ce développement dans la « marge » que représente un micro éditeur non diffusé.