#5083

Revenu à Champignac après cette quinzaine caniculaire et parti glaner mon petit-déjeuner dans les ronciers et les pruniers, je trouve le domaine très marqué par la chaleur. Dans les prés, seuls les parterres de menthe proposent encore du vert, les herbages sont en foin blond et les chardons réduits à des squelettes brûlés. La haie de marronniers, trouée et amaigrie, fait rousse mine. La mare asséchée grimace de caillasse. Sous un bosquet d’autres chardons, encore vaillants, le sol se recouvre d’un épais tapis blanchâtre, un duvet de graines à l’abri duquel crissent des grillons. Les mûres ne le sont guère, qui commencent à griller. L’allée de la propriété suivante se voile d’une brume de fumée, sous un ciel encore chargé de grisaille. Les pies se disputent des quignons de pain.

#5082

« Bombay tacos » cligne près de la gare une petite enseigne au cosmopolitisme échevelé. Le ciel pèse de ses nuées grises et rousses, se dégageant par déchirures lentes sur un bleuté encore tendre à cette heure matinale. Levé à 7h du matin pour partir en week-end à Champignac ; mission : la dernière partie de mon roman, pas la plus facile.