#6250

Nous sommes passés directement d’août à janvier, et aujourd’hui j’ai vu un xipéhuz glisser dans le ciel, puis ce soir une dame sur un vélo qui passait en grinçant, son phare en cyclope trop blanc éblouissant un instant l’encre profonde d’une ruelle.

#6248

Tout en travaillant (lire, écrire) en tâche de fond sur un « grand projet », j’avance à pas rapides sur le dixième roman du cycle Bodichiev (Éditions Koikalit). Ayant dépassé les 200 000 signes je sais maintenant où je vais, la logique interne ayant fait son œuvre. J’écris généralement en scripturant (comment disent les jeunes maintenant ? En « jardinier »), c’est-à-dire sans plan préalable, seulement quelques idées en tête et une envie, cette fois, après l’apocalypse et les explosions du précédent tome, plus de calme. Juste avant que Bodichiev « tombe en retraite » comme on dit en Touraine, avec quelques aperçus de la vie de certains de mes personnages secondaires – et pas de morts, sauf une sans doute, d’un des protagonistes historiques du cycle. Écriture sans pression, de pur plaisir, avant de revenir à un roman de fantasy laissé mijoter à feu doux (52 000 signes) et dont les idées poussent lentement.

#6247

Froid profond comme le bleu du ciel, pour une journée à baguenauder au milieu des antiquaires des Quinconces avec quelques copains. Symptôme dramatique de ma sagesse, je n’ai acheté aucun livre — il est vrai qu’il s’en proposait moins que d’ordinaire. Et puis je me suis vengé en payant celui d’un ami accro, et ça c’est mal.

6246

Au dehors, l’hiver semble être enfin arrivé et les feuilles, saisies de froid et de surprise, chutent en averse – en attendant la vraie pluie demain. Au dedans, relecture complète de ce que j’ai écrit de mon prochain roman, dans les 200 000 signes pour le moment. Retouches, ajouts de phrases et de chapitres, resserrages de boulons, remise en cohérence. La vie lente.