Assis à la table du salon, je songe à lui. Plusieurs jours que mes réseaux témoignent de la disparition du romancier canadien Jean-Louis Trudel. Nous n’étions pas intimes mais je le considérais comme un ami, actionnaire attentif de ma maison d’édition, correspondant toujours bienveillant, et cette érudition ! Je venais même de relire son amusante nouvelle « Terre de liberté ». Fidèle à sa légende de grand marcheur (la fois où il passa me rendre visite à Lyon puis repartit pour aller voir Ayerdhal dans les monts du Lyonnais, si loin). Mort si soudainement à Vilnius où il était visiblement heureux de se trouver en résidence d’écriture. Jamais je n’aurais envisagé de pleurer ce copain, plus jeune que moi de quelques années. Je rumine une grande tristesse mais aussi une rage, celle de voir partir des cerveaux tels que Nicolas Nova et Jean-Louis Trudel alors que de tant de crétins jouissent d’une nuisible santé. Encore un membre de notre famille qui s’en va : arrêtez de mourir, les gens, c’est trop moche ce silence.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
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Faute de camarades disponibles et le soleil ayant montré le bout de ses rayons contre toute attente, la balade du samedi fut solo. Aux marges du quartier neuf où l’absence de toute exigence architecturale couvre Bordeaux de béton laid et concentrationnaire, recherche des dernières parcelles de beau.
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Décoiffante promenade du mercredi : sous un bas ciel de capitonnage gris, ça soufflait, ça buffait, on respirait à pleine face. Un vent presque de tempête, quoi, et j’en reviens tout aéré. Curieux temps presque chaud et voici déjà la nuit, l’obscurité touffue sur laquelle se dressent mes trois arbres en colloque. Demain il pleut et il faut que je me remette à l’écriture, sacrebleu.


