Bordeaux brouillard en grandes bottes grises, les « puces » dans la froide brume piquant les doigts, avec les églises en fantômes gothiques.
Archives de catégorie : Bx
#6142
Faute de camarades disponibles et le soleil ayant montré le bout de ses rayons contre toute attente, la balade du samedi fut solo. Aux marges du quartier neuf où l’absence de toute exigence architecturale couvre Bordeaux de béton laid et concentrationnaire, recherche des dernières parcelles de beau.
#6138
J’ai songé à Graham Joyce, tout à l’heure. L’un de ses romans s’intitule The Ghost in the Electric Blue Suit et comme je faisais une grande promenade en ville, je vis près de la librairie Mollat un homme planté immobile sur le trottoir, vêtu d’un costume-cravate… jaune fluo, vous savez, ce jaune-vert qui tire sur les yeux et semble piquer le réel. Je n’ai pas osé le photographier, les fantômes étant susceptibles. Mais de la flore des trottoirs, c’est la plus étrange que j’ai observé ce jour.
#6137
Le poète beat Lawrence Ferlinghetti nommait cela un « fish-sky at morning », et vraiment on a bien un ciel de poisson plein d’écailles : après pluie et tempête, le calme revenu, c’est ciel bas et gris ce matin, vaguement fumeux, un peu nervuré de lumière, mais le plaisir de marcher quand même dans les rues avoisinantes, pour songer à Bodichiev et son univers, son voyage à New York (car que serait un Bodichiev sans un peu de voyage ?) et les enquêtes sur des fantômes.
#6152
On leur dit ? Depuis tant et tant de décennies, les politiques soutiennent des campagnes de répression contre les trafics de drogues, dont ceux du haschisch, des dépenses somptuaires qui pèsent sur l’Etat et les citoyens sans jamais d’autre résultat que le maintien de la délinquance. Et pendant ce temps, beaucoup de monde semble avoir oublié que le canabis n’est pas légal : chaque fois que je marche dans Bordeaux le soir, je sens de fortes effluves de cette fumette. Cela fait trois nuits de cette rentrée que je rentre tard, et c’est toujours la même chose : des nuages de chichon çà et là par des fenêtres, et même avant-hier soir des bouffées en terrasse du pub. Je n’ai jamais fumé et n’en ai nullement l’intention, mais m’amuse de la complète inanité de cette prétendue illégalité que chacun bafoue tranquillement dans l’espace public.
