Je n’étais pas persuadé que ces week-ends dans une résidence à la campagne, juste ces deux mois d’été, suffiraient pour rédiger un tel roman. Ce fut bien le cas — avec certains moments de solitude assez rudes mais aussi une vraie joie égoïste d’écriture et de contemplation. Le texte ne sera pas complètement terminé avant que mon primo lecteur me dise ce qu’il en pense, et que je retravaille avec ce recul, mais je me trouve quand même à un point assez particulier — il y a quelque chose comme 40 ans que j’écris et j’ignore si je mènerai encore des projets aussi importants. J’ai une novella à peaufiner, une autre à mener à bien le mois prochain avec un ami, et l’on verra de quoi l’avenir sera fait, si d’autres désirs me viendront ; ces instants d’un été de 2022 ne reviendront jamais.
Archives de catégorie : écriture
#5090
659 000 signes et des broquilles : je pense avoir terminé le deuxième jet de ce roman qui aura occupé mon été. Encore effectué des micro retouches ce matin, mais je pourrais le faire à l’infini. Sans doute aujourd’hui vais-je encore le relire. Le correcteur orthographique est passé, en rentrant il me faudra utiliser le détecteur de répétitions, toujours brutal. Puis réécrire, toujours, relire. Ensuite surtout, je vais trembler en attendant des avis de primo lecteurs — gloups.
#5089
Il y a bien des années de cela, j’avais eu commande d’un polar jeunesse pour Mango, roman écrit, accepté, et payé… deux fois, la deuxième étant pour que je les autorise (!) à ne finalement pas le publier, leur collection étant supprimée. Quelques éons plus tard, crise mondiale et confinement généralisé : pour m’occuper, je reprends ce roman et le transforme en une histoire de mon détective privé d’uchronie, monsieur Bodichiev. Après conseils de Michel Pagel, nouvelle réécriture assez approfondie, puis… encore une autre. Et enfin, gloire ! gloire ! mon gentil éditeur vient de me le livrer, ce matin : Les Trois cœurs existe enfin. 162 pages, couverture de Melchior Ascaride comme il se doit, pour suivre un vieux Bodichiev au bord de la retraite venu rendre visite à Lyon à son ancien adjoint et son épouse, le trio dénouant ensemble les fils d’un mystère et de quelques meurtres.
On se précipite ici :
https://www.moutons-electriques.fr/kokoriko040
#5088
Près de 640 000 signes. J’imagine que le roman courra jusqu’aux 650, alors. J’arrête pour ce soir mais je pense discerner comment finir tout cela. Le week-end prochain devant être mon dernier de l’été à cette résidence d’écriture, il semblerait que tout se « goupille » correctement, nonobstant les relectures et réécritures. Touching wood et tout ça. En parlant de bois, ce fut une après-midi de bourrasques, les grands arbres portent une voix de marée galopante, qui avec la puissante senteur résineuse m’évoque des plages et l’océan. Mais ce sont seulement les feuillages qui se brassent et bruissent.
#5086
Marchant dans les prairies qui entourent le ventre vert de Champignac, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter de ma capacité à mener à bien la fin de ce roman. De me trouver littérairement à la hauteur, quand il s’agit d’agiter le petit théâtre de scènes d’action, de peur et de chaos. Alors je me promène sous le ciel de nuées longues et pesantes, étalées en rubans gris et boursouflures anthracite. Au sol, le vent, la chaleur et le fauchage ont laissé une paille grisaillante qui tournicote en vortex fibreux. Le pas en soulève de minuscules papillons blancs. Tout au bout du domaine, le couple de chevreuils s’est enfui en me montrant leur blanc toupet de queue.