#5176

Demain, sortira en librairie mon recueil Enquêtes d’un détective à vapeur, sous mon pseudonyme habituel de Koulikov. C’est au sein de l’auguste et renommée collection de poche Folio SF que paraît ce florilège de douze nouvelles tirées de la carrière du détective privé Jan Marcus Bodichiev — polar, uchronie, steampunk (en tout cas il y a des dirigeables) et Empire anglo-russe. Dire que je suis honoré et pas qu’un peu nerveux de voir mes fictions ainsi légitimées tiendrait de l’euphémisme. Et demain également, je pense terminer le « gros roman » auquel je travaillais depuis un an — j’en ai achevé aujourd’hui la relecture et dois seulement y ajouter un petit épilogue. Même univers, mais vue panoramique plus large et narration chorale. Que vais-je faire ensuite ? Il ne faudrait pas que l’ennui me guette, diantre.

#5172

Après les courbes de la gare de Bordeaux, les plis doux du paysage considéré depuis le train : vignes, collines et bois sous un ciel voilé de soie bleutée, pour un passage parisien rapide. Je voyage très peu, trop peu, mais hier efffectuant quelques sauvegardes et rangements j’ai cependant constaté que mon prochain recueil de Bodichiev — Voyages d’un détective à vapeur — avance malgré tout, je ne savais plus trop où j’en étais : Lisbonne puis Rome ; Florence ; Bruxelles ; Bordeaux ; Inverness en cours d’écriture ; et une intro épistolaire… voilà qui devrait faire la matière d’un petit volume supplémentaire, l’année prochaine. L’actualité immédiate étant le « best of » en Folio début mars et le court roman Les Arrière-mondes en mai. Pour le reste, je suis toujours dans les relectures et corrections du long roman, chaque fois que j’en trouve à grappiller le temps.

#5171

Hier soir, lors d’une passionnante intervention à la librairie du Basilic, Christine Luce évoquait la forme d’obsession qui saisit l’écrivain, ce qu’elle nomme une intrication : le fait de penser tout le temps à son projet en cours, à l’univers de celui-ci. Il s’agit de quelque chose que j’ai fortement ressenti cette semaine où, après la fatigue d’un intense séminaire avec mon équipe… alors que mes pieds me font toujours souffrir… et que l’arrachage lundi de deux dents m’a fichu en fièvre et en insomnies… et où je n’ai encore pu me replonger dans la relecture de mon roman… et que j’avais presque plus de boulot que possible… bref, lors d’une fichue semaine fébrile et éreintante, je me suis retrouvé à noter des « trucs Bodichiev » aux heures les plus incongrues, comme encore cette brève description couchée la nuit dernière…

« De l’autre côté des fenêtres, les seuls mouvements dans le paysage étaient les diagonales de la pluie et les glissements des nuages venant déjà jeter l’ancre pour la nuit. »

#5170

Las après cette semaine d’intensif jus de cervelle, assis sous une fenêtre dans le soleil hivernal, les jambes encore tremblantes de diverses marches, crampes et compagnie, je renonce hélas à une manif plus de mon âge (!) et note juste une phrase sans contexte, dont faire usage un jour.

« Traversant le pré silencieux dans les senteurs du soir, alors que les tentacules diaphanes d’une brume blanchissaient les creux du terrain, Bodichiev réfléchissait. »