#2709

J’ai passé le week-end avec le cœur empli d’une tendresse immense, celle pour mon vieil ami Roland C. Wagner, dont je suis venu explorer à Auch les archives. Grâce à l’immense gentillesse de Sylvie Denis sa compagne — et avec la bénédiction de sa fille, Natacha, merci à vous deux — ce ne fut pas un événement triste, je redoutais un peu mes propres émotions ; au lieu de quoi, à remuer toute cette paperasse, à explorer son ordinateur et à soulever tous ces cartons, j’ai souvent ri, retrouvant la légèreté, la fantaisie et les passions de mon grand copain, m’amusant de détails, m’attendrissant d’une lettre de refus ou d’une photo, m’émerveillant de découvrir des nouvelles de jeunesse, des notes manuscrites, le début de son dernier roman, des interviews… Maintenant j’ai un gros travail devant moi, bien entendu, mais ce sera avec un vrai plaisir et je me sens le cœur plus calme.

(Photo : le bureau du Mac de Roland)

#2673

Toute bonne trilogie ne doit-elle pas comporter au moins quatre tomes ? C’est encore ce que je constate, avec mon propre travail : après Sherlock Holmes, une vie et Hercule Poirot, une vie, écrits avec Xavier Mauméjean, et mon Arsène Lupin, une vie solo, voici que pour Halloween prochain la collection de poche « Hélios » va rééditer le Jack l’Éventreur, les morts que j’avais rédigé en compagnie de mon excellent camarade Julien Bétan (et avec des collaborations de François Angelier et Alexandre Mare, excusez du peu). On l’a légèrement retouché et je viens juste de le boucler.

#2687

Quelques souvenirs. Primo, celui d’avoir organisé le prix Rosny aîné durant une poignée d’années en compagnie de Roland C. Wagner, les dépouillements de courrier dans son étrange appartement en rez-de-chaussée à Garches (et le tri de certains bourrages d’urnes tentés par des mégalos un peu stupides), les dépouillements lors des conventions… Secundo, un matin chez mon copain nordiste Philippe C. qui devait partir au boulot mais me dit qu’il allait me présenter une amie, elle allait me plaire ; j’étais assis à la table de petit déj, la copine arrive, une certaine Christine, Philippe s’en va, je commence à papoter avec la copine et soudain Philippe revient et se marre, nous n’avons pas bougé de la table de petit déj et pourtant la journée est presque finie, aurions-nous donc papoté tout le jour, allons donc ? Tertio, des années plus tard, je persuade celle qui est donc devenue mon amie d’écrire un article, puis deux, et devant son excellent boulot je lui dis que je ne vais plus arrêter de l’embêter, faut vraiment qu’elle continue à écrire — et à ma grande stupeur, moi qui pensais à d’autres articles, la voici qui m’avoue qu’elle a commencé à écrire un roman il y a un moment et qu’est-ce que j’en pense ?

Quelques années encore plus tard, ce roman c’est Les Papillons géomètres de Christine Luce, paru aux Moutons électriques, et il vient d’être nominé au prix Rosny aîné — et je suis content.